“Questa pazza fede” est le titre italien du roman sur le football de Tim Parks, que je voudrais vous commenter.
Ma traduction (non littérale) du titre : “La rage de vaincre”. Roman paru en 2002.
Tim Parks, né à Manchester, ville de foot s’il en est, et adopté par Vérone, assiste, en compagnie de son fils aîné, à tous les matches de l’Héliss de Vérone, qui est en bas de classement du championnat national lutte pour éviter le renvoi en deuxième division.
Il décide d’assister pour une saison entière à tous les matches joués à l’extérieur, en compagnie d’un groupe de supporters de l’équipe. Ces déplacements, qui les emmènent partout dans la péninsule et jusqu’à Bari, sont le théâtre d’évènements souvent drôles, dans un climat d’outrance autant que de camaraderie.
A l’arrivée au stade de la rencontre, les cordons de police les conduisent prudemment dans le coin d’angle du terrain, grillagé et clôturé, qui leur est réservé, et devient comme une scène de théâtre improvisée par leur passion au parti-pris inébranlable.
Tm Parks montre au grand jour la face extrême des italiens, l’abîme entre nordistes et méridionaux, les idiomes régionaux, la gué/guerre des capitales de province (en l’occurrence Vérone et Vicence), le défoulement par la parole ou les injures gratuites, parfois des préjugés raciaux noyés dans leurs enfantillages, et aussi cette pratique italienne utilisée comme un art, qu’on appelle le “sfotto” (pour “Prendre en dérision”).
Le style de Tim Parks est alerte, léger, plein d’anecdotes. Les situations, même grotesques, prêtent à rire le plus souvent. Décrire les italiens par le foot est un choix réussi.
A l’époque les réseaux sociaux étaient peu développés. Mais le Club Helias de Vérone avait un Mur électronique bien contrôlé, sur lequel les supporters pouvaient rédiger leurs réflexions.
Demain ou après-demain je vous présenterai le livre de Tim Parks sur les trains italiens.


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