Un soir à Milwaukee

Comme pour Toronto dont je vous ai déjà parlé, l’objet de mon voyage à Milwaukee était de visiter une entreprise de vente par catalogue afin d’y trouver de bonnes idées. Nous étions dans les années 60, et normalement nous avions tout à apprendre de l’automatisation et du traitement des articles et des colis tels que pratiquée aux Etats-Unis.

L’entreprise elle-même ne m’a pas appris grand-chose. Ce que nous croyions entièrement automatisé était fait à la chaîne par une main-d’oeuvre bon marché, féminine et de peau noire. Je n’en ai rien retenu.

J’étais seul pour mon repas du soir et je suis resté à l’hôtel, où régnait une étrange animation, apportée au restaurant par d’importants groupes de convives qui se saluaient tout joyeux. La raison de leur rencontre était l’arrivage, en cette grande ville loin de la mer, du poisson frais qu’ils avaient commandé. D’origine allemande et suédoise, ils s’interpellaient gaiement dans leurs langues d’origine.

Un peu gagné par leur joie communicative, je me livrai à mes réflexions : vivions-nous si bien en France, que bien peu de français n’ont éprouvé la nécessité d’émigrer loin de l’Europe ? A part des exceptions telles que les roubaisiens Staelen ou Verlinde, qui n’y ont pas fait souche.

Du reste, eux-mêmes étaient issus de Belgique, émigrés en France depuis plusieurs générations.

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