Lors d’une participation au Congrès de Marketing Direct, cette fois à San Francisco, votre mère et moi sommes allés visiter le musée situé à l’extrémité Nord de la ville, au Golden Gate. Ensuite il nous fallait rentrer à l’hôtel en Centre Ville. Pas de taxi à l’horizon, mais le départ de la ligne de bus principale. Nous y montons.
Une seule entrée, un seul employé, le chauffeur, qui sûr de lui, évalue les sommes à percevoir, reçoit les billets, rend la monnaie, annonce les arrêts en répétant ses annonces, et en même temps pousse prudemment son bus d’arrêt en arrêt. Par bonheur la ligne est parfaitement rectiligne, pas de virage à prévoir.
Notre hôtel à rejoindre était en Centre Ville, le bus se remplissait sans cesse de passagers, noirs pour la plupart, et ne se vidait qu’un peu à la fois. L’ambiance était de gaieté, les usagers attentifs tout de même à ne pas rater leur arrêt.
Situation assez courante, direz-vous. Ce qui la rendait exceptionnelle, c’était le numéro de l’homme-orchestre au rang de chauffeur. Peut-être est-il assisté de nos jours, ou destiné à être remplacé par un robot plus efficace et flegmatique mais moins souriant ?
Un peu inquiets dans cette situation nouvelle, nous étions restés dans l’allée centrale, dans l’espoir d’un voyage de brève durée. Il dura près de deux heures. L’aspect familier des rues, – ou un pressentiment – nous fît descendre à courte distance de notre hôtel, quittant presque à regret le chauffeur et son bus dirigés vers un terminus encore lointain.

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