Mon grade me permettait de jouir d’une chambre individuelle. Je m’y installai. J’avais une grande armoire à proximité de mon lit. J’achetai, d’occasion, un poste radio ancien modèle, monumental. Son style s’harmonisait on ne peut mieux avec l’armoire, et je disposai le poste au sommet de l’armoire.
De sorte que, si dans un hoquet mon poste s’arrêtait tandis que j’étais allongé sur le lit (posture fréquente), un lancer de bottine sur l’armoire suffisait à le relancer.
Je sortais en ville autant que possible. Je devins client d’un café éloigné et peu fréquenté, tenu par une veuve et sa fille, et m’amusais à observer les clients successifs, peu bavards. Ma clientèle n’a guère contribué à enrichir la propriétaire du café.
Il y avait un cercle des sous-officiers, où je n’ai pas mis les pieds, et un cercle des officiers, dont je me serais tenu éloigné si j’avais eu le droit d’y entrer.
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