Je termine l’histoire de mon temps à la caserne de Verdun.
Le ministre des armées avait-il voulu me sauver de l’ennui ? Envisageant la possibilité d’une mobilisation générale (pourtant la guerre venait à peine de se terminer avec Hiroshima), il fallait sans doute veiller à ce que les recrues soient affectées selon leurs métiers dans le civil. Pour cela ou pour d’autres obscures raisons il convenait de connaître lesdits métiers. On avait la liste des mobilisables (sans doute celle des “quilleurs” des dernières années) et leurs métiers déclarés au moment de l’incorporation, il convenait de choisir leur meilleure affectation dans la vie militaire hypothétisée.
Tel était sans doute le but de l’opération à laquelle j’étais convié au Centre Militaire de Nancy. Pour cette noble mission je disposais d’un chauffeur qui appréciait comme moi l’entorse ainsi offerte à la monotonie de la caserne.
Monotone, c’est ce que devînt rapidement pour moi le travail à effectuer. Connaissant bien la futilité de la tâche, je me pris vite à choisir les emplois militaires les moins adaptés, comme par exemple terrassier pour un musicien, ou pointeur pour un postier.
Hélas, cette mission ne me demanda que deux ou trois journées alternées, même allongées autant que je le pouvais.
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