Mon beau-père et la boule flamande

J’aimais beaucoup mon beau-père, homme simple et de grand coeur. Il était fonctionnaire, employé à l’Enregistrement de Roubaix, et nous entretenait fréquemment de son métier.

Il fréquentait le cercle de la paroisse de Saint-Elisabeth qui je crois ne réunissait que des hommes, et où l’on pratiquait la boule flamande, ancêtre du bowling, dans un grand local muni d’une piste bien spéciale et très différente de celles des bowlings actuels. Très large et doucement relevée de chaque côté, elle permettait aux boules, sortes de petites roues de bois, larges comme des pneus mais très lourdes, d’avancer lentement en décrivant de gracieuses courbes avant de s’aplatir près du lointain objectif.

Il fallait voir mon beau-père dans la concentration du lancer, et une fois la boule au contact du sol, la suivre à petits pas, l’accompagnant encore de la voix et du geste, jusqu’à ce qu’elle ne s’écrase sur le côté et près de la quille, mais toujours trop loin pour éviter qu’une boule adverse ne vienne s’intercaler.

Je ne sais pas ce que sont devenues les pistes de boule flamande, présentes alors dans toutes les paroisses. Il y a quelques années la boule flamande était encore pratiquée en France dans les villages flamands du Nord de la France.

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