Ma “période” militaire (2)

Je m’étais promis de ne pas approcher les canons. Je fis d’abord état de mes capacités pour le logement des officiers, mission qui me fût confiée. Facile à assumer : peu de chambres à pourvoir, chez des fermiers situés dans l’arrière-pays de Cayeux, déjà contactés et très bien disposés, pour une rétribution sans doute importante. Cela me rendait libre d’aller à la plage où se déroulaient les manœuvres.

A mon grand étonnement, les canons n’étaient pas mes 155 familiers de l’artillerie terrestre, mais des 40 Bofors d’artillerie anti-aérienne.

Il n’y avait du reste qu’un seul canon, mais bien alimenté en munitions. La cible était un ballon allongé tiré au moyen d’un long câble par un avion qui faisait l’aller et retour devant la plage.

Je ne sais si le pilote de l’avion était plus inconscient que courageux, mais il m’a semblé que les explosions se situaient bien près de l’avion remorqueur, parfois plus près que de la cible elle-même. Outre le vin, distribué abondamment lors des repas, l’inexpérience des artilleurs faisait croître mon inquiétude.

Mais, comme je l’ai plus d’une fois remarqué, l’armée trouve toujours dans ces situations particulières des champions inattendus permettant d’appliquer un exercice.

Si la cible ne fût jamais atteinte, un drame fatal fût évité.

Sans doute le temps imparti était-il trop bref, limitant le nombre de passages de l’avion ; la journée se termina rapidement, et avec elle la clôture définitive de mes obligations militaires.


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