Dans mes billets du soir, je vous raconte fréquemment mes souvenirs, souvent bien éloignés . J’aurais aimé que votre mère vous fasse le récit manuscrit de sa vie de jeune fille. Je vais essayer de le faire à sa place.
Comme vous le savez, elle était la plus jeune de trois enfants, et plus fragile que ses aînés. Elle fît une scarlatine à l’âge adulte, chose rare et dangereuse m’a-t-on dit. Elle ne manqua pas de soins ni d’affection, mais votre grand-mère maternelle avait été frappée par le mauvais sort. Atteinte d’un cancer du sein, elle pût en réchapper gràce à des médicaments importés de Suisse par son médecin. L’amputation des deux seins quand elle état encore jeune fût toutefois nécessaire.
Heureusement, mon beau-père, étant fonctionnaire, recevait un traitement régulier. Il m’a souvent raconté son action pour rendre à l’Etat les impôts non perçus. Gros travailleur, il avait un assistant peu doué ou fainéant, ou l’un et l’autre.
C’était une famille modeste, qui s’entendait à merveille avec la mienne.
Son centre d’intérêt et de loisirs était la Paroisse Saint-Elisabeth (pour mon compte c’était la Paroisse Saint-Jean-Baptiste).
Elevée comme moi à l’école libre, son parcours piétonnier pour se rendre à l’école, était de même nature que le mien, citadin avec de rares arbres. Mais si mes parents pouvaient nourrir quelque ambition pour mon avenir, elle, étant fille, était vouée à la tenue du ménage.
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