L’Oncle Marcel (1)

Je continue avec les souvenirs de votre grand-mère, et concernant l’Oncle Marcel.

Comme souvent dans sa génération, le fils aîné était favorisé. Le cas le plus évident était celui de la table de cuisine. En hiver elle devenait, entre les repas, la table de jeux des enfants.

Impunément, Marcel virait de la table les jeux de filles et les poupées qui l’encombraient, afin d’y déployer son Meccano, jeu consistant en des barres de fer percées de trous également distancés, avec des petits vis et écrous pour fixer les barres l’une à l’autre. (Meccano est devenu depuis un terme figuré encore en usage).

Madeleine s’éloignait résignée, tout en pleurant à gorge déployée, tandis que votre mère conservait par faveur un coin de table à peine suffisant pour y aménager de petites poupées.

Plus tard, Marcel fût placé quelque temps en apprentissage dans une usine textile, afin d’y connaître les réalités de la vie ouvrière.

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