Votre mère avait une amie d’enfance, Micheline, que nous voyions fréquemment avec son mari, Léopold dit Léo. Il m’arriva même, en l’absence de Léo, de conduire Micheline – enceinte jusqu’aux dents – à la clinique, afin d’accoucher… Mais c’est là une autre histoire.
Je vais vous conter notre visite aux caves de Champagne, tous les quatre conduits par Leo dans sa voiture anglaise avec conduite à droite.
Accompagné d’une chandelle, peut-être une lampe, le petit propriétaire – appelons-le Gaby – que Leo connaissait, nous mena d’abord dans sa cave la plus profonde, la huitième. On accédait en file indienne par des échelles étroites qui sollicitaient des facultés presqu’acrobatiques.
Arrivés au fond nous avions à peine le temps d’admirer l’imposante collection de bouteilles occupées à vieillir sagement, que Gaby avait débouché une bouteille et versé un verre pour chacun. Brefs commentaires sur le goût, signes de tête expressifs, puis montée d’un étage.
Et ainsi de suite… Cette remarquable cérémonie se répéta pour toutes les caves, jusqu’au retour à la surface. Lestés d’une petite commande, nous reprîmes la route du retour dans la voiture anglaise, qui semblait bien connaître son chemin…
Le champagne, excellent, fût dégusté en compagnie et dans le souvenir de cette inoubliable expédition.
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