Les Delfosse étaient de grands amis de mes parents, avec qui entre-autres choses, nous avions évacué durant la guerre.
Monsieur Delfosse exploitait une petite entreprise de maçonnerie à son domicile rue de la Potennerie, à deux pas du magasin de mes parents.
Matériel et produits – y compris la chaux vive – étaient étalés à l’air libre, séparés par des tôles rouillées, offrant au gamin que j’étais un lieu de jeu idéal. J’y trouvais Claude, le neveu des Delfosse et d’autres gamins du voisinage. On pouvait courir, sauter d’un bloc à l’autre, imaginer des jeux en équipe, des poursuites de Far-West…en évitant de tomber.
Chose qui pourtant m’arriva, tête en avant, stoppé par une tôle qui faillit bien m’arracher l’oreille. Heureusement, Madame Delfosse disposait d’une trousse de secours bien approvisionnée, et je fus quitte pour la peur.
Et je me vis gratifié d’une cicatrice bien cachée, située entre la tête et l’oreille droite, peut-être aujourd’hui disparue ? Depuis l’âge de 10 ans j’ai cessé de montrer ma cicatrice à l’oreille.
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