Marraine Flore était la sœur de votre grand-père maternel. Elle tenait une petite épicerie à Hem, et elle avait trois fils. Comme votre mère vous l’a souvent raconté, chaque fois que ses parents l’emmenaient en visite à Hem, ses cousins, dans la joie de la voir, lui enlevaient son chapeau pour le cabosser à qui mieux-mieux. Parrain Charles – le mari de Marraine Flore – arrivait alors, et à la question, comment va Marraine Flore ?, invariablement apportait sa réponse historique : Cha va bin, elle bertonn’.
Car Parrain Charles, contremaître dans une teinturerie, ne pouvait s’exprimer qu’en patois. Il avait deux grands chiens, isolés dans un enclos avec barrières en fil-de-fer d’environ 2 mètres de hauteur, qui saluaient à leur façon, aboyant et sautant dans l’espoir de franchir la barrière, sans doute afin de nous accueillir à leur façon.
Marraine Flore sortait alors de sa boutique, embrassait bruyamment les arrivants, leur distribuait les sucreries de sa collection, et rayonnante, apportait ainsi sa contribution au vacarme général.
Demain la suite de Marraine Flore
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