Je ne sais pas quel âge j’avais le jour de l’enterrement de Parrain Louvion, 7 ou 8 ans sans doute… Ce jour-là, j’accompagnai mon père et Parrain Auguste à l’enterrement. Une violente tempête sans aucun précédent avait soufflé toute la nuit, et continuait de sévir tandis que nous cheminions vers l’église.
Au préalable, mon père s’était aventuré sur notre toit en passant par la lucarne, afin de ramasser les tuiles descellées qui s’amoncelaient dans la nochère, menaçant notre véranda dessous elles. Cela au grand effroi de ma mère qui le suppliait de rentrer à l’abri.
Nous avions quitté la maison préparés en esprit à un cheminement difficile, mais pas à ce point, sinon nous aurions certainement renoncé au projet, devenu trop dangereux.
Sur toute la route de la lointaine église – celle de la paroisse de parrain Louvion – les tuiles s’échappaient des toits, parfois après un long glissement, pour venir s’écraser au sol avec fracas. Non seulement il fallait se tenir loin des tuiles écrasées, mais aussi aussi échapper à celles qui continuaient de chuter, en trottinant à la queue-leu-leu le long des murs. le tout dans un bruit de tempête comme dans une mer déchaînée.
Je me souviens à peine de l’enterrement lui-même, sinon des vitraux brisés de l’église, et des débris qui jonchaient le sol.
Je n’ai jamais su si cet évènement atmosphérique avait été limité ou répandu. Depuis il était resté à l’état de très lointains souvenirs.
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