Enfin nous voici à Cassel, au sommet du Mont Cassel, petite ville aux très mauvais pavés, qu’on ne répare pas car le Tour de France y fait souvent étape grâce à eux.
A Cassel se trouvait Castel Yvonne, refuge des mamans trop faibles pour élever un enfant trop lourd. Castel Yvonne recevait mamans et enfants, leur procurait le repos avec une saine nourriture, et en quelques mois, rendait aux mamans forces et santé.
Toutefois les enfants étaient séparés de leurs mères durant la journée, afin d’assurer à celles-ci un repos complet. Cette séparation pouvait être mal comprise par des enfants encore bien jeunes.
C’était le cas de notre fils Christophe, qui ne tenait pas encore sur ses jambes, et ne restait droit qu’adossé à un mur.
Celui où l’on appuya Christophe était muni d’un bouton électrique, sans doute situé un peu bas, au niveau de sa tête.
De sorte que l’enfant, agité de sanglots, à chacun d’eux actionnait le bouton, allumant et éteignant la pièce au rythme de ses pleurs, dans son état second, mélange de détresse et d’incompréhension.
Quittant Castel Yvonne (j’y allais tous les dimanches) je retrouvais la route du retour et sa nuit intense. Et ses phares éblouissants, chargé parfois dans ma voiture d’un autre père esseulé.
Le séjour de la mère et l’enfant à Castel Yvonne apporta les bienfaits attendus, rendant à votre mère appétit, poids et vigueur… et la capacité d’une nouvelle maternité qui allait nous combler…
Christophe se fit un garçonnet ouvert et charmant (il charmait tous nos voisins de l’immeuble), paré pour accueillir sa petite sœur.
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