Je reviens pour la dernière fois à ma vente de fil pour la Filature de l’Epidéme, pour vous parler d’un marché gagnant bien que difficile, le marché suisse.
Les tissages suisses, mes clients, étaient tous concentrés dans la Suisse dite alemanique, et toutes mes visites se déroulaient en langue allemande, ou pour mieux dire dans l’allemand local, le “Schwyz Dütsch”, sans doute parce que bon nombre des clients étaient situés dans le canton de Schwyz.
Les trajets étaient plus courts qu’en Allemagne, les entretiens avec la clientèle plus chaleureux, sans doute par la présence de mon représentant, sur lequel je reviendrai.
Le Schwyz Dütsch lui-même avait un son plutôt chantant, moins guttural que l’allemand de mes clients allemands. Je peinais à comprendre cette sorte d’allemand.
Les entretiens étaient amicaux, comme entre habitués, peut-être habitués des périodes semi-militaires auxquelles étaient soumis les réservistes de l’époque.
En effet, Matthys mon représentant était colonel de réserve de l’armée suisse.
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