Les tonneaux de bière étaient transportés à domicile en chariots, eux-mêmes tirés par de robustes chevaux boulonnais.
J’ai oublié le nom de la brasserie qui livrait la bière à mes beaux-parents. Arrivés rue Charlemagne, les chevaux, qu’ils aient ou non à leur livrer de la bière, avaient pris la douce habitude de stopper devant le numéro 22 de leur demeure, et, au grand dam de ma belle-mère, de s’y délester abondamment de leur urine.
Il incombait alors à ma belle-mère de nettoyer, avec force wassingues (le mot nordiste pour “serpillière”) et savon noir, de nettoyer les pavés prédestinés, jusqu’à leur rendre la neutralité de leur odeur.
Au début de notre mariage, continuant à accompagner nos repas par de la bière en guise de boisson, nous avions choisi de faire livrer la bière en cageots, à notre domicile rue Francis-de-Pressencé. La bière choisie était par nous était la moins chère et titrait 3 degrés. Les chevaux tourquennois, mieux élevés sans doute, s’abstenaient de tout délestage dans notre rue.
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