Après la fermeture de la Compagnie Commerciale des Laines, j’entrai à la Manufacture Française de Tapis et Couvertures, dite M.F.T.C., rue du Haze à Tourcoing. Comme son nom l’indique, l’entreprise fabriquait des tapis dans son usine de Tourcoing. Les couvertures étaient fabriquées dans l’usine de Beauvais. L’un et l’autre en pure laine.
Mes capacités en laine mérinos étaient inutilisables dans ces fabrications qui, contrairement aux vêtements à laine fine, avaient besoin de laine grossière, mais résistante.
Le bureau qui m’employait, situé dans l’usine de Tourcoing, pratiquait les achats de laine et la comptabilité industrielle, jugée capitale. Il n’occupait que quelques personnes, dirigé par le beau-frère nommé Pelletier, d’un patron de l’usine, nommé Wattel.
Mr.Pelletier était abonné à l’Economist. Il arrivait en milieu de matinée, quand j’avais lu l’Economist, et aussitôt commençait à discuter au téléphone avec une autre personne de la structure dont j’ignorais le rôle exact.
Cette scène était plaisamment interrompue par l’irruption brutale d’un Wattel tentant de cacher son état d’ébriété, pourtant bien visible, et qui rendait sa visite, quotidienne aussi bien qu’inutile, à tous les bureaux de l’usine.
Après le renvoi d’un employé incapable, je dus rattraper et remettre en état la comptabilité industrielle, en ces temps-là peu assistée par l’informatique. J’y employai de nombreux samedis, matins et souvent après-midis.
Sans doute en récompense, on fît de moi un cadre et je commençai à cotiser pour ce régime de retraite complémentaire.
Mais récemment marié, soutenu par votre mère qui elle-même travaillait, je commençai à chercher un emploi plus rémunérateur.

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