Parrain Paul était le parrain de votre mère, et jouissait à ses yeux d’un prestige amplement mérité. Il était le cousin de sa mère et portait donc le nom de Delerue. Il était bon chanteur, et chanta en solo, de la tribune, pour notre messe de mariage.
Très actif, il eût une vie agitée. Fait prisonnier au début de la guerre, il parvînt à s’échapper et vécût une partie de la guerre dans la clandestinité.
Puis avec des camionnettes louées, il vendit dans les marchés du Nord des produits dont je ne me rappelle pas le nom. Enfin il monta à son domicile un petit atelier de bonneterie, où nous allions fréquemment lui rendre visite, ainsi qu’à sa femme, Marraine Denise.
Il m’expliquait alors passionnément ses réussites de mise au point de ses machines, avec lesquelles il fabriquait semble-t-il aussi bien des bas que des tricots.
Leurs enfants s’appelaient Jean-Paul et Martine. Martine devenue institutrice, partit en Tunisie et y rencontra un fonctionnaire tunisien qu’elle épousa.
Parrain Paul disparût le premier. Marraine Denise, que nous continuiions de visiter, nous racontait les difficultés d’implantation de Martine dans un milieu musulman éduqué à l’européenne, mais culturellement éloigné du sien.
Jean-Paul a eu des enfants après s’être fixé dans la région parisienne.
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