Je crois vous avoir déjà cité Victor Hugo et sa première rencontre avec la locomotive : “Il faut beaucoup d’efforts pour ne pas se figurer que le cheval de fer est une bête véritable. On l’entend souffler au repos, se lamenter au départ, japper en route; il sue, il tremble, il siffle, il hennit, il se ralentit, il s’emporte…”
…et ainsi de suite.
Je découvre que Marcel Proust ne lui est pas en reste, quand il écrit : “Il faut laisser toute espérance de rentrer coucher chez soi, une fois qu’on s’est décidé à pénétrer dans l’antre empesté par où l’on accède au mystère, dans un de ces grands ateliers vitrés, comme celui de Saint-Lazare où j’allais chercher le train de Balbec (Cabourg), et qui déployait au-dessus de la ville éventrée un de ces immenses ciels crus et gros de menaces amoncelées de drame, pareils à certains ciels, d’une modernité presque parisienne, de Mantegna ou de Véronèse, et sous lequel ne pouvait s’accomplir que quelque acte terrible et solennel comme un départ en chemin de fer ou l’érection de la Croix”.
Pour d’obscures raisons, je n’ai jamais aimé la Gare Saint-Lazare, mais je pense quand même que Proust y va un peu fort. Pas vous ?


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