Compagnie Commerciale des Laines N°3 (suite)

J’ai travaillé 5 ans dans cette société, de février 1947 à mai 1952, comprenant une interruption d’un an en 1949 pour effectuer mon service militaire obligatoire. Dans le même temps la société employait un comptable, Fremaux, et un employé technique, Daleux.

Je dois à Daleux une formation complète sur le peigné de laine, supérieure même à celle que j’aurais reçue dans un triage comme La Lainière. On me confia une voiture, je pouvais dès lors visiter les négociants en laines de Roubaix-Tourcoing avec des échantillons de laine peignée enveloppés dans le si typique papier bleu.

Je fis bien peu d’affaires : les négociants étaient plus nombreux que les lots qu’ils cherchaient à vendre.

Pourtant Freemans tenait bon, embauchant un autre placier, qui ne tarda pas à être renvoyé pour son état d’ébriété quasi permanent. De mon côté je me gardai bien de voir une relation positive entre la consommation d’alcool et la qualité du diagnostic lainier (cf. Givry, le Directeur saoul, Compagnie Commerciale des Laines N°1).

Un nouveau Directeur au parler haut, et sûr de lui comme personne, apporta un espoir vite disparu. Ses voyages en Suisse non documentés (à l’exception de ses notes de frais pharaoniques) restèrent sans commandes.

Enfin Freemans lâchait la rampe et annonça la fermeture définitive de sa filiale. J’écrivis à la maison-mère en proposant mes services à Amsterdam. On me répondit courtoisement, mais négativement.

Privé d’études supérieures et autodidacte convaincu, j’avais fait des progrès en langues étrangères et ne tardai pas à trouver un nouvel emploi.

La prochaine fois je vous parlerai de mes soirées studieuses, après mon travail à la Compagnie Commerciale des Laines.

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