Un chapitre manquait, celui sur la Santé.
Le voici, en réparation de cet oubli.
Les structures existantes en matière de santé ont semble-t-il continué de fonctionner presque normalement durant l’occupation : ce sujet grave était rarement évoqué par mes parents, du moins en ma présence. Il n’y a pas eu de visite d’un médecin à domicile, à l’exception peut-être de la pleurésie
subie par mon frère.
Par contre j’accompagnais fréquemment ma mère quand elle se rendait chez l’herboriste, dans une belle boutique située en coin de rue, aux rayons abondamment garnis de coffrets et de bocaux, contenant des plantes et des produits pour tisanes aux noms qui me faisaient rêver. C’est sans doute l’herboriste qui fournissait la traditionnelle huile de foie de morue printanière, aux effets redoutables aussi bien que le goût.
En outre nous avions fréquemment la visite d’une Sœur de la Charité, rendue remarquable par le grand chapeau aux blanches cornettes qu’elle portait majestueusement, chapeau rendu plus tard célèbre par sa présence inévitable dans les films américains tournés sur la France de cette époque…
Pour l’enfant que j’étais, la venue de la “soeur au grand chapeau”, frayant à grand’peine son passage dans la maison par l’étroit couloir qui alors en formait l’entrée (son mur intérieur fût abattu ensuite, afin d’agrandir le magasin), constituait un spectacle de choix, impressionnant autant qu’intimidant.
Je pense que lors de ses courtes visites, la Soeur de la Charité prodiguait surtout des conseils de soins sans pour autant prescrire de médicaments, mais c’est elle qui posa les ventouses sur le dos de mon frère quant il fallût soigner sa pleurésie.
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