Personne ne s’y attendait. La veille, nous avions approché les camps palestiniens du Sud-Liban, qui nous semblaient calmes, bien qu’accusés par Israël d’attaquer constamment le nord d’Israël.
Le Liban jouissait alors de son équilibre politique entre chrétiens maronites et musulmans. Les placements financiers arabes lui valaient la réputation de “Suisse du Proche-Orient”.
A Beyrouth, les quartiers chrétiens et arabes, en bonnes relations de voisinage, étaient en paix. Nous logions au sud de l’aéroport, dont nous séparait une longue route bordée d’églises ou de mosquées.
Tout-à-coup, le ciel est envahi d’appareils, pour quelques minutes des bruits assourdissants et de vifs éclairs allument le ciel, puis c’est le calme et les lueurs d’un gigantesque incendie.
Nous ignorions ce qui se passait. Le propriétaire de l’hôtel, un chrétien maronite, se met en route vers les hauteurs de la ville, m’emmenant pour l’occasion.
De là-haut on peut voir des avions et des entrepôts en feu, un dégât immense. Les 5 ou 6 maronites assemblés, des médecins ou hommes d’affaire, prédisent : la guerre est arrivée chez nous, c’est pour le Liban la fin de la richesse et de la paix.
Plus d’avion pour le retour. Il fallût plusieurs jours pour trouver 4 places dans un avion pour Paris. C’était un avion éthiopien tout neuf (le seul de la flotte ?) qui nous remît à Paris en quelques heures comme rien ne s’était passé.
Quelques jours plus tard, des restes du voyage se rappelaient à nous. A suivre.

Poster un Commentaire