Quand je l’ai connue, votre mère travaillait pour un tissage roubaisien qui s’appelait Lepoutre-Wibaux. Elle y était entrée en Février 1947, à l’âge de 17 ans, après avoir suivi des cours de sténographie et mécanographie, et réussi un diplôme d’aide-comptable.
Votre mère en classe était une excellente élève, mais sa famille ne l’a pas poussée dans les études. Ses professeurs souhaitaient la diriger vers l’Education et le Professorat, mais elle n’en avait pas la vocation. Elle sortit d’école avec le brevet, alors rarement atteint (sans doute moins que le bac actuel).
Elle aurait pu aller bien plus loin, le souhaitait du reste, mais elle était victime de la société d’alors, qui dans les familles reléguait les filles à la tenue du ménage : nettoyage, cuisine, couture, tricotage, ravaudage, etc… dites-moi si j’en oublie.
Elle n’en était pas malheureuse, et durant toute son existence elle a cherché à se surpasser, bloquée seulement par les tourments que lui causait sa santé. Je dirais qu’elle s’est mise au service de notre couple, afin d’assurer notre réussite commune.
Demain les avatars qu’a connus votre mère chez Lepoutre-Wibaux.
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