La radio aujourd’hui citait l’Hôpital Lariboisière à Paris. Cela me donne l’occasion d’évoquer mon bref séjour dans cet hôpital.
J’avais peut-être 14/15 ans. Durant les vacances scolaires, je me trouvais chez Parrain Charlot et Marraine Linette, rue Germain-Pilon à Paris. Un bouton à ma main droite tournait mal, et Marraine Linette m’emmena en consultation à l’Hôpital Lariboisière, le plus proche, qui m’hospitalisa aussitôt.
Je fus admis dans la grande chambre des hommes, une quarantaine de lits sur deux rangées. On se parlait d’un lit à l’autre, le langage des titis parisiens, pour moi un peu étranger. Quand un malade avait besoin de soins intimes, les infirmières dressaient des draps autour du lit.
Il fallut m’opérer en ouvrant la main des deux côtés, pomme et face. Deux scènes de cette épreuve sont bonnes à relater. D’abord quand on m’emmena en salle d’opération sur un brancard roulant. J’y montai moi-même et fus transporté assis en équilibre instable, car je ne voulais pas m’allonger.
A l’époque comme à présent le transport en salle d’opération devait être rapide. J’eus le temps quand même, passant devant les autres lits, de percevoir une ou deux réflexions encourageantes telles que “Encore un pour l’abattoir”.
Sans doute endormi dans les règles, je n’ai aucun souvenir de l’opération, ni des premiers soins qui suivirent. Mais de retour dans la même salle, je fus une fois confié à un interne qui était manifestement ou débutant ou seulement maladroit.
La manière dont il enfonça son outil dans ma plaie béante, engendra une douleur intense dont le souvenir me reste encore. Heureusement, en France on savait alors comment réconforter les malades, auxquels on servait journellement un grand verre de vin rouge. J’avalai le mien d’un seul coup, et m’en trouvai ainsi immédiatement réconforté.
Je me remis très rapidement et pour toute ma vie j’oubliai l’opération, dont seules témoignent deux cicatrices à peine visibles.

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