L’auberge de Rousseau à Venise.

Votre mère et moi avons fait de nombreux séjours à Venise, dans toutes les conditions de fortune et de séjour, et peut-être vous ai-je déjà décrit notre séjour dans un hôtel exceptionnel, par sa situation et son histoire. Il se trouve à Madonna dell’Orto.

Cétait à l’époque un hotel très bon marché, aux chambres alignées le long d’un grand couloir, sans salle de bain ni WC. Besoin étant, il fallait se rendre aux lieux communs, au fond du sombre couloir.

L’hôtel était vieux et le moindre déplacement faisait craquer ses planchers vermoulus. Mais on nous disait que Jean-Jacques Rousseau y avait habité, ce qui est vraisemblable. On le disait même lieu de l’ambassade. De plus le jardin, mal soigné mais intriguant, s’étendait jusqu’à la lagune, offrant une vue remarquable.

Quelques années plus tard, et tandis que nous logions ailleurs dans la ville, nous voulûmes retrouver l’hôtel, qui avait changé de propriétaire et avait été complètement rénové, devenant un hôtel de grand luxe. En milieu d’après-midi, nous prîmes du thé, ce qui nous coûta plus qu’une ou plusieurs nuitées jadis dans les mêmes lieux. La prétention de l’accueil nous découragea, et le jardin était rendu presque inaccessible. Tout le charme du lieu avait disparu.

Nulle allusion à Rousseau dans l’hôtel, fréquenté par des américains semble-t-il. Mais était-ce bien l’ambassade de France ?

Mes recherches sur Internet à ce sujet aboutissent inexorablement à une plaque murale sur un palais dont la situation précise dans la ville n’est pas indiquée.

Tous mes efforts pour trouver la situation exacte de l’ambassade n’ayant pas abouti, je suis obligé de vous livrer mon problème dans son état bien insatisfaisant, si ce n’est comme sujet de réflexion.

P.S. Peut-être une lecture attentive des “Confessions” de Rousseau, ou de l’histoire de Venise par Zorzi, apporteront-elles la réponse à mes questions…

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