J’avais 6 ou 7 ans. Jusque 12/13 ans j’allais chaque jour à l’école Saint-Jean-Baptiste, près de l’église du même nom et qu’on voyait de ma maison. Je longeais un mur de briques haut de 3 mètres, qui clôturait un grand parc alors appelé château Huet.
C’était pour moi un parc chargé de mystère, mais aussi d’air pur que je respirais à pleins poumons, contemplant – tout en comptant mes pas – les grands arbres qui dépassaient des murs.
Les groupes de patronage avaient parfois le droit d’y pénétrer et d’y jouer en des espaces réservés comprenant une sorte de ménagerie. Des oiseaux certes, mais il me plaît de me rappeler de deux kangourous.
La guerre apporta la fin du château Huet. D’abord pourvu d’une garnison allemande, une guérite installée au coin du mur permettait au soldat de faction à quelque 200 mètres de notre maison, d’observer à la fois la rue du Puy De Lorme et la rue Jules-Guesde (ancienne rue du Tilleul).
Je sais mal ce qu’on en fît sitôt après la guerre. J’ai lu qu’on y a logé des rapatriés de Buchenwald, sans doute pour un temps.
Plus tard la mairie de Roubaix a transformé les lieux, y bâtissant collège et piscine, un petit parc et des logements qui abritèrent l’un de mes amis, à qui nous rendîmes visite sans même réfléchir au passé.
Ainsi le mur n’existe plus et le parc a perdu son mystère.

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