Notre départ et installation en Italie furent considérés par beaucoup comme un éloignement durable, presque un exil, brisant quasi définitivement les liens familiaux.
Rien de la sorte avec l’Oncle Marcel.
Certes, nos enfants étaient unis par l’âge, et les jeux en commun chez ma belle-mère devenue veuve.
Mais Marcel était un intrépide, qui osait se hasarder hors de France avec sa famille, et ne répugnait pas à s’aventurer dans les pays germaniques.
L’organisation de tous ses voyages, à force de cartes, guides sur papier, sites à visiter sur le parcours, et repères géographiques, pouvait en quelque figurer la préparation d’une campagne de guerre.
Tout était prévu : longueur et difficultés des étapes, réservations confirmées par lettre, temps de parcours : les caprices atmosphériques seuls n’étaient pas totalement prévisibles.
Le jour prévu, Marcel se présentait à l’hôtel qu’il avait retenu par courrier en français, et contraignant ses interlocuteurs à s’exprimer dans sa langue, exhibait la lettre de réservation que l’hôtel lui avait envoyée, en français.
Grand voyageur, son cas était unique dans notre cercle familial, mais c’est ainsi que sa famille fût la seule à nous rendre visite à Milan. Du reste, tous adoraient l’Italie.
C’est ainsi que nous pûmes visiter en famille les sites les plus rapidement accessibles depuis Milan, et en conserver des souvenirs inoubliables.
Poster un Commentaire