Suivant sans doute des instructions venues d’En-Haut on recherchait des gradés prêts à compléter, voire apporter, les connaissances de français nécessaires aux alsaciens présents dans notre régiment.
Cette invitation, plusieurs fois répétée, ne trouvait pas de réponse. Je me portai disponible.
Une salle avait été réservée. Une quinzaine d’appelés s’y présentèrent, un peu confus. De mon côté, je ne voyais pas comment m’y prendre. Je pressentais, à la fois une forte attente de résultats, et des niveaux de départ très inégaux. De plus ces gaillards avaient semble-t-il un âge, aux moins une maturité supérieurs à la moyenne des appelés du régiment.
Pour mon compte, j’étais heureux de faire oeuvre utile et me donnai à la tâche avec ardeur. Mais comment s’y prendre ? Je ne disposais pas de manuel sur lequel me baser, même pas d’un tableau. Je réussis à accrocher néanmoins, en évoquant les questions militaires, et surtout en leur demandant ce qu’ils attendaient de moi.
Sagement, les plus hardis me dirigèrent vers les questions les plus proches, les questions militaires. Nous eûmes ainsi une succession de séances plus ou moins réussies, entrecoupées d’épreuves contraires, comme des changements de salle, des arrivées tardives, etc…
Le nombre des participants fléchissait. Je ne sais pas si j’aurais réussi à atteindre un résultat tangible, quand brutalement les cours furent arrêtés, soit pour le manque de salle disponible, soit pour le peu de participants.
Mes élèves ont sûrement trouvé dans la vie civile de vrais professeurs capables de leur faire apprécier notre belle langue française.
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