Mon binôme à Idar-Oberstein

Je poursuis la relation de ma formation en E.O.R. (Ecole d’officiers de réserve) à Idar-Oberstein.

La caserne était composée de chambres de deux élèves, qui faisaient équipe. Ces équipes étaient appelées des binômes. Beaucoup des exercices se faisaient par équipes, d’où l’importance du binôme d’équipiers.

Le binôme qui me fût attribué était parisien, parent d’un industriel de Roubaix-Tourcoing. C’était un coéquipier charmant, toujours de bonne humeur, mais moins doué encore pour l’armée que je ne l’étais, et par dessus tout brouillon dans tous les exercices à réaliser en commun.

Notre arme était le canon de 155 (j’ai eu l’immense plaisir de constater que maintenant encore les armées de terre de l’OTAN utilisent des canons de ce calibre). Il fallait alors une équipe de 7 soldats pour servir un canon de 155, épreuve peu agréable vu le bruit, le choc, l’air respiré etc… Comme futur officier je ne vécus cette expérience qu’une seule fois, mon travail consistant essentiellement à diriger tant bien que mal les obus vers la cible, voire à l’atteindre, en définissant l’orientation et la portée du canon.

Pour cela nous nous vîmes attribué un goniomètre-boussole, transportable et sur trois pieds. Ce sympathique instrument ne s’accommodait pas toujours facilement de ma vue de myope ou de mes lunettes à fine monture et je devais compter sur les qualités de mon binôme qui n’était muni que de sa bonne volonté parmi ses gaffes en série. Heureusement, la plupart des équipes étaient tout aussi mal composées.

Il fallait, par plusieurs tirs d’approche et l’observation des résultats, atteindre la cible en gaspillant le moins d’obus possible et le plus vite possible, et nos officiers formateurs, dans une routine imperturbable, dressaient des classements où notre binôme figurait régulièrement loin vers le bas.

Canon de 155
Gognomètre-boussole – Lien : Batterie de l’Eperon

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