Noël à Budapest

Jamais je n’ai ressenti un sentiment patriotique aussi fervent, aussi profond, qu’à Budapest à Noël xxxx. (Quelle était l’année, je ne le sais pas exactement).

C’était lors des voyages qu’organisait Bernadette Ehrardt et auxquels il nous était donné de participer, cette fois-là en pleine domination soviétique et ses contraintes. L’avion avait dû perdre un jour à Vienne afin d’obtenir toutes les autorisations.

Notre guide, une femme qui aimait son pays plus que tout au monde, en parlait dans une émotion de tous les instants, mais en des termes mesurés comme sous une censure de régime qui s’exerçait même jusque là.

Avant le jour de Noël, vécu dans une grande salle pleine de hongrois, une virée dans la campagne lui avait permis de commenter les invasions incessantes des turcs, cruels mais incapables de s’enraciner aussi loin de leurs bases.

La révolte de 1986 contre le régime communiste, durement réprimée, demeurait présente dans tous les esprits, cela se sentait malgré tout aussi quand furent distribuées nos assiettes de viandes succulentes, exceptionnelles en ce temps qu’on devinait de privations pour tous les foyers hongrois, et que vînt le moment de chanter l’hymne hongrois, toute la salle se leva et chanta en commun, aussi fort que possible, et nous aussi sans connaître le hongrois.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*