Elle était la dernière née, et son père l’aimait beaucoup. Encore enfant, son père lui contait toute sa satisfaction quand il découvrait une opération mobilière qui, soit qu’elle fût mal ficelée, soit volontairement trompeuse, avait pu échapper à l’impôt.
Loin de la diriger vers l’administration, cette proximité l’en éloigna plutôt, et après de solides études commerciales conduisant au brevet, elle fût embauchée dans une filature de laine de Roubaix, appelée Lepoutre-Wibaux, comme assistante comptable. Les patrons de cette entreprise familiale étaient attardés dans les pratiques et dans les moeurs, peu estimés, plutôt redoutés par leurs salariés.
Comme dans mon cas, elle reversait entièrement son salaire dans le budget familial, et recevait de ses parents son “Dimanche”, devenu plus élevé après cet apport. Elle pût ainsi s’acheter une bicyclette d’occasion qui n’avait pas le droit d’entrer dans la maison familiale.
Le soir après le travail, elle allait garer sa bicyclette dans un garage au bout de la rue, moyennant facture et comme s’il s’agissait d’une auto.
Sa meilleure amie, Yvette Danckaert, était beaucoup plus libre qu’elle. C’est avec elle qu’elle fît des voyages durant les vacances, en France et à l’étranger.
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