Un mois de classes à Langenargen (Lac de Constance)

Il faisait beau et chaud, mais je n’avais guère le temps d’apprécier le climat. La première étape était la remise du paquetage avec signature et responsabilisation quant au contenu. Puis on me confie une arme, heureusement désamorcée, le redoutable fusil Mas 38, 38 étant la date des premiers fusils fabriqués sous cette marque. Poids plusieurs kilos.

Enfin nous sont enseignés, en pinaillant au maximum, les points cardinaux du service militaire : port du fusil, mouvements avec le fusil, à l’arrêt, en rang, en mouvement. Seuls on y arriverait en cinq minutes, mais le faire en rang, en mouvement puis en marche et au même pas – sous un soleil de plomb – requiert un effort collectif dont aucun d’entre nous ne se serait cru capable.

La récompense c’est de défiler devant le valeureux Général Delattre de Tassigny, dont les faits d’armes paraissent remonter à la libération française par les troupes américaines, réputé pour exiger, outre le brillant absolu des boutons d’uniforme, et la capacité de maintenir le garde à vous jusqu’à l’écroulement d’un homme ou deux, ranimés sur place par des secours attentifs.

Une qualité du service militaire était la vie collective de classes sociales, qui sinon ne se seraient pas rencontrées ni confrontées. Cependant j’étais bachelier, chose alors peu fréquente, cela me destinait automatiquement à poursuivre en E.O.R. (Ecole d’Officiers de Réserve), ce que j’acceptai volontiers. Pourquoi je fus versé dans l’artillerie, je ne le sais pas bien, et je dus rejoindre Idar-Oberstein où se trouvait l’Ecole de formation de cette arme.

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