Voir la France comme un allemand, c’est ce qu’il m’a été donné de faire un jour.
Nous préparions l’installation de Junghans en France, et son patron, Lothar Junghans, m’inscrivit à un séminaire de 2/3 jours à Paris organisé sur le thème : création de la filiale française.
L’organisateur était une société de Conseil allemande installée à Paris. Les interventions devaient éclairer sur les méandres de l’Administration française, les pratiques des règlements de factures, les relations avec les fournisseurs, etc… Bien entendu, tout en allemand.
Le tout était correctement fait, bien qu’un peu sommaire, et s’écoutait facilement. Jusqu’au moment où l’organisateur lui-même prît la parole pour dépeindre un climat des affaires français où les combines et les arrangements, les “dessous de table” comme il les appelait, seraient en France monnaie courante.
Tandis qu’on nous demandait notre avis, je me levai, héroïquement dénonçai ma qualité de français, et me mis de façon plus ou moins adroite à défendre ma patrie, avec des arguments incomplets et sans preuves à fournir sur le champ.
J’étais battu d’avance, au mieux ai-je levé un léger doute dans l’opinion générale, mais au moins le petit français avait défendu sa patrie…
Et pour cela nul ne m’en a voulu, les allemands moins que quiconque.
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