Notre bateau terminait sa vénérable existence, jusque là paisiblement employée à côtoyer les rivages croates de l’Adriatique, et faisait son apprentissage de l’Océan Atlantique.
Descendant lentement la rivière Casamance, nous devions retrouver l’océan Atlantique, remonter légèrement la Gambie vers Bathurst, et enfin retrouver la mer jusque Dakar.
L’équipage, composé de quatre ou cinq personnes, était aux petits soins pour nous. Il s’était astucieusement chargé de cadeaux, en victuailles ou colliers, à distribuer aux escales à la population locale qui nous faisait fête. Les premiers cadeaux allaient aux chefs des villages, qui s’engageaient à les distribuer équitablement (?).
Nous nous entretenions fréquemment avec un matelot autochtone très pieux, qui sur le pont s’inclinait régulièrement vers La Mecque. Lui aussi déplorait l’exode rural qui poussait les jeunes à s’entasser dans les grandes villes (Dakar en l’occurrence).
Notre bref séjour en Gambie prît un aspect très différent. Sans y pénétrer profondément, nous eûmes cependant l’impression d’un pays assez ordonné et plus proche de notre civilisation. Visiblement c’était une région de tourisme, car nous y vîmes un groupe de femmes noires américaines, ravies d’être reçues dans un pays noir, et indépendant.
Accentuant ces impressions, des lycéennes noires de ce pays (la Guinée), en uniforme de leur école comme il est d’usage dans les institutions britanniques.
Il nous fallait reprendre la mer et l’océan. Jusque là le temps s’était montré clément, mais cette fois notre petit bateau et nous- mêmes devions affronter la tempête, comme je vous le raconterai demain.
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