Sous le soleil de Madère

Chapitre 7
La Ponta do Rosto (2 août 2009, 7h à Madère)


John Walsh arriva à l’aéroport de Funchal le lendemain matin. Il avait pris un avion pour Lisbonne, puis une correspondance pour Madère. Il avait dormi pendant tout le vol, donc était prêt à s’occuper de sa mission. Un long entraînement dans les marines dans les années 90 avait donné à Walsh une résistance physique et une capacité de récupération bien au-dessus de la moyenne. Après cette dure école, il avait travaillé de nombreuses fois avec Bourieu. Celui-ci était un bon payeur, et un ami, enfin autant que l’on puisse être ami dans le métier qu’ils exerçaient. En tout cas, il avait accepté cette mission sans hésiter car il savait que Bourieu était sur un gros coup. Il l’avait appris par un de ses amis de la mafia de los Angeles : Bourieu était après un trésor. Cela voulait dire que si Walsh réussissait, il pourrait être bien payé. Et s’il ne l’était pas, tant pis pour l’amitié, et place à la négociation armée. Voire meurtrière. Ce genre de choses ne l’effrayait pas le moins du monde, et même constituait un des principaux attraits de son métier pour lui.

            Walsh sortit de l’aéroport et prit un taxi qui l’amena à Funchal, directement chez un certain Rui Marcovi, chez lequel logeait Bourieu. Arrivé devant la grande habitation, Walsh paya le taxi et frappa à la porte. Il entendit des pas derrière la porte et vit Bourieu apparaître dans l’encadrement de la porte. Les deux hommes échangèrent une chaleureuse poignée de main, et Walsh entra dans la maison. Bourieu l’amena dans une pièce sombre où se tenait un vieil homme que Bourieu lui présenta comme étant Rui Marcovi, son employeur.

            « Ainsi, c’est vous l’Américain ? demanda Marcovi.

            -Oui.

            -Vous être prêt à nous aider ?

            -Si c’est bien payé.

            -Ca l’est.

            -Alors je suis prêt.

            -Bien. »

            Marcovi prit une mallette, l’ouvrit et en sortit deux grandes photos, une de Rémi Carlier, et l’autre de Marc Lambruscino.

            « Vous devez retrouver ces deux hommes, tuer le premier, et nous ramener le deuxième vivant, dit Marcovi.

            -Autre chose ?

            -Oui. Vous serez très bien payé, mais à la seule condition que vous ne posiez aucune question indiscrète. Et à condition que vous ne vous intéressiez pas à ce que nous faisons.

            -Très bien. Mais si un jour j’apprends que j’aurais pu être payé plus, vous entendrez parler de moi. Avant de ne plus jamais rien entendre. J’espère que je suis assez clair pour vous. Monsieur Bourieu ici présent peut témoigner que je ne plaisante pas avec ce genre de choses.

            -Je n’ai pas non plus l’habitude de plaisanter, monsieur Walsh. Nous sommes donc d’accord. »

            Marcovi tendit les photos à Walsh qui les prit, puis les deux hommes se serrèrent la main. Bourieu raccompagna Walsh jusqu’à la porte.

            « Tu sais comment tu vas gérer ça ? demanda Bourieu.

            -On ne me paye jamais pour rien. Allez, à bientôt mon ami. »

            Il serra la main de Bourieu et sortit.

            Lorsque Rémi Carlier se réveilla, il vit que le lit de Lambruscino était vide. Il jura intérieurement et se dit immédiatement que le scélérat était parti sans lui. Il avait pris la poudre d’escampette. Rémi s’habilla rapidement et descendit les escaliers. Il trouva Lambruscino assis à la table. Il soupira de soulagement et Lambruscino remarqua son soupir.

            « Vous n’avez toujours pas compris qui j’étais, monsieur Carlier.

            -Désolé de ne pas faire confiance à un voleur.

            -Vous préférez faire confiance à un ripou comme Castro ?

            -Pas la peine de vous fâcher.

            -Si. J’ai tout fait pour gagner votre confiance. J’ai demandé à ce qu’ils ne vous tuent pas,…

            -Non, l’interrompit Rémi, vous avez ensuite dit que…

            -Je jouais le jeu à fond. Nous étions observés. Ensuite, je vous ai emmené avec moi après la grotte, et je vous ai logé chez moi. Je vous ai raconté toute l’histoire du trésor. Je me suis littéralement mis à nu devant vous. Comme seul un frère peut le faire. »

            Ceci frappa Rémi comme un coup d’épée dans le cœur. Son frère ? Il n’avait pas de frère. Il ne pouvait pas en avoir.

            « Je vais encore vous raconter une histoire, monsieur Carlier. Votre histoire. Voyez-vous, monsieur et madame Jean Lambruscino vivaient tranquillement dans une maison de la banlieue de Lyon, lorsqu’un jour, madame s’aperçut qu’elle était enceinte. Or ils n’avaient pas assez d’argent pour élever un enfant. Mais ils ne voulaient pas non plus que cet enfant soit malheureux. Monsieur Jean Lambruscino, notre père, avait un couple d’amis qui ne pouvait pas avoir d’enfants, monsieur et madame Carlier, ceux que vous pensez être vos parents. Ce couple accepta à la seule condition de s’éloigner des Lambruscino et de vous laisser croire que vous étiez leur fils naturel. Le couteau sur la gorge, et la peur au ventre que l’histoire s’évente, les Lambruscino acceptèrent. Et ainsi, vous êtes devenu Rémi Carlier. Vos parents sont allés vivre à Paris, et mes parents n’en ont plus entendu parler. Jusqu’à ce que je tombe sur une photo montrant une jeune femme avec un bébé dans les bras, avec un message au dos. Votre enfant est heureux avec nous. Marie Carlier. Voilà ce que disait le message. J’ai donc enquêté, et je vous ai trouvé. Je voulais honorer la parole de mes parents et ne rien vous dire. Et surtout je ne voulais pas me servir de ma fratrie pour échapper à la justice. Mais la situation a changé.

            -Mais nos parents vous ont eu deux ans plus tard. Qu’est-ce qui a changé ?

            -Six mois après votre naissance, notre père a eu une opportunité professionnelle très intéressante, et a vu son salaire tripler. Il leur était donc devenu possible d’élever un enfant. »

            Rémi se leva et marcha en direction du mur. Il avait besoin de réfléchir. Tout était trop flou. Ainsi, ceux qu’il avait cru être ses parents ne l’étaient pas vraiment. Ils voulaient vraiment très fort un enfant à eux s’ils lui avaient menti comme cela. Puis il monta dans la chambre sans dire un mot.

            John Walsh commença sa mission par une visite des bas-fonds de Funchal, où il savait qu’il pourrait récolter des informations. Bourieu lui avait donné l’adresse de certains de ses contacts qui soi-disant ne savaient rien. S’ils savaient quelque chose, Walsh saurait les faire parler. Ils parleraient tous…

Walsh entra dans une vieille masure donnant sur les quais de Funchal, dont la porte était ouverte. La maison appartenait à un certain Emilio Marcuso, vieil homme à la retraite qui gagnait sa vie en effectuant des petites tâches pour Bourieu, sans savoir qui était vraiment celui-ci. Walsh se retrouva dans un immense corridor peint en bleu azuréen, et avec une multitude de fenêtres. Il marcha lentement le long du corridor, en faisant claquer ses talons sur le sol en pierre. Au bout du couloir se trouvait une vieille porte en bois aux gonds rouillés. Walsh la poussa et entra dans une grande chambre dont l’obscurité tranchait nettement avec le long couloir si lumineux. Walsh s’arrêta une minute pour laisser ses yeux s’habituer. Puis il s’avança vers le lit où était allongé Marcuso. Le vieil homme semblait malade et ouvrit à peine les yeux quand Walsh lui secoua l’épaule. Walsh le secoua plus fort et l’homme se redressa sur son séant.

            « Que voulez-vous ? demanda-t-il.

            -Des renseignements sur Marc Lambruscino. »

            Le vieil  homme ne répondit rien et tourna la tête vers le mur vide à l’opposé de Walsh. Celui-ci le prit à la gorge et le força à le regarder.

            « Vous allez me dire où il se cache, sinon vous allez le regretter. »

            Rémi Carlier redescendit dans la pièce principale de la planque de Lambruscino, son sac à dos à la main. Lambruscino l’interrogea du regard.

            « On y va ? » répondit Carlier à la question non formulée.

            Lambruscino se leva, prit ses affaires et suivit Carlier qui commençait à sortir de sa demeure. Ils se retrouvèrent tous les deux en plein soleil et prirent la direction de la Ponta do Rosto.

***

            Au bout d’une heure de marche, ils se retrouvèrent en haut d’un rocher surplombant tout Funchal. Carlier tomba en arrêt devant une vue aussi époustouflante. Lambruscino nota son émotion et attendit que celui-ci sorte de sa contemplation. Carlier se tourna alors vers Lambruscino, rougit légèrement et lui fit signe de repartir. Lambruscino s’exécuta et les deux hommes se remirent en route lentement. Il était tard dans l’après-midi, donc ils n’arriveraient pas à la Ponta do Rosto avant la nuit. Lambruscino proposa à Carlier de camper dans les régions vides des montagnes, plutôt que sur la côte, où ils risqueraient de voir du monde. Carlier acquiesça et regarda le ciel sans nuage qui rougissait au fur et à mesure que le Soleil descendait. Il soupira.

            « Je sais où se planque Lambruscino, » dit Walsh.

            Une fois que le vieil homme lui avait donné les renseignements, il avait composé le numéro de Bourieu pour lui faire son rapport. Celui-ci avait l’air très satisfait du travail efficace de son employé.

            « Félicitations Walsh. Allez-y alors, tuez Carlier et ramenez-moi Lambruscino.

            -Avec plaisir. » Et il raccrocha.

            Il héla un taxi et lui demanda de se rendre à l’adresse que lui avait indiquée le vieil homme. Walsh regarda le ciel : la nuit allait bientôt tomber. Lambruscino serait sûrement chez lui.

            Le taxi arriva devant la maison de Lambruscino et Walsh en descendit. Il paya le chauffeur et regarda la petite voiture s’éloigner. Puis il se tourna vers la maison. Typique de Lambruscino : discrète et sombre. Walsh sortit son couteau de cambrioleur et entreprit de forcer la serrure de la petite habitation. Il y parvint au bout d’une minute et la porte s’ouvrit en grinçant. Walsh sortit sa lampe torche et éclaira la grande pièce. Lambruscino et Carlier étaient visiblement déjà partis. Walsh se rapprocha de la table au centre de la pièce et l’éclaira de sa torche. Il y vit la statuette et l’énigme. Il vit également un papier écrit en lettres majuscules PONTA DO ROSTO. Il fit alors le lien avec l’énigme et composa le numéro de Bourieu.

            « Ils vont à la Ponta do Rosto, dit-il.

            -Très bien, dit Bourieu.

            -Je veux savoir dans quoi je traîne. C’est une sorte de chasse au trésor ?

            -Oui, et vous aurez votre part. Le fait qu’ils soient partis là-bas indique qu’ils se rapprochent du but final. Il y a un unique accès pour la Ponta do Rosto car c’est une presqu’île, allez-y. Je vous y rejoins dans une heure avec des hommes. Bon travail, Walsh. »

            Walsh raccrocha et continua d’explorer la maison de Lambruscino. Elle ressemblait tout à fait à l’idée qu’il se faisait de l’homme : ordonnée, propre et sombre. Walsh avait été cambrioleur pendant longtemps, et Lambruscino faisait partie des légendes de  son métier. Il avait donc beaucoup entendu parler de lui, et pour la première fois de sa carrière, il connaissait bien son ennemi. La partie allait donc être très facile. Walsh et Lambruscino partageaient un passé commun, à la différence près que Walsh s’était orienté vers le crime organisé, tandis que Lambruscino avait préféré jouer à la chasse au trésor. C’était d’ailleurs un trésor qui mettait ses employeurs dans un tel était d’excitation. Comme si ce genre de choses existait encore ! Pour quelque chose enterré il y avait des centaines d’années des gens étaient encore prêts à se battre et à tuer. Alors que la probabilité pour que quelqu’un ait trouvé le trésor depuis était très importante. Walsh soupira. Il ne pouvait pas comprendre ses employeurs. Enfin lui n’avait rien à y perdre vu que son tarif était inchangé, et que la découverte du trésor constituerait un bonus. La mission allait donc être facile et bien payée. Que demander de plus ? Walsh sourit en refermant la porte de la tanière de Lambruscino. Puis il décrocha son téléphone.

            « Allo la police ? J’ai découvert une maison abandonnée où un ami à moi m’a dit qu’un criminel Français était passé. Ouais Lambruno ou un truc comme ça. On m’a dit que c’était là qu’il habitait. J’ai préféré vous prévenir. Non je ne préfère pas vous donner mon nom, j’ai trop peur que ce criminel vienne me faire la peau après. Merci monsieur. Au revoir. »

            Et il raccrocha, très content de lui. Il pouvait déjà imaginer la colonne de voitures de police qui allait se diriger par là. Lambruscino n’aurait plus aucun pied-à-terre. Il n’aurait plus qu’à se rendre si jamais ils n’arrivaient pas à l’attraper à la Ponta do Rosto. C’était presque trop facile. Walsh décida de marcher jusqu’à son hôtel, d’où il se rendrait jusqu’à la Ponta do Rosto en voiture. Il arriverait bien avant Lambruscino et Carlier, qui ne pourraient pas faire leurs recherches de nuit, vu le danger dû à l’agitation de la mer.

            Rémi Carlier se réveilla en sursaut. Il avait entendu un bruit. A côté de lui, Lambruscino savourait toujours les délices d’un sommeil profond et serein. Carlier secoua son compagnon qui s’éveilla en grogna. Carlier lui fit signe de se taire et d’écouter. Tel un fauve aux aguets, Lambruscino tendit l’oreille et écouta la montagne.

            « Je n’entends rien, chuchota-t-il.

            -Je vous dis que j’ai entendu quelque chose ! »

            Les deux hommes tendirent l’oreille, le corps tendu par l’angoisse. Puis ils entendirent des crissements de pierres. Ils virent des lampes au loin. Des hommes montaient dans la montagne. Et au vu de la puissance de leurs lampes, cela devait être des policiers. Lambruscino et Carlier se levèrent et se mirent à courir. Ils n’osaient pas allumer leurs lampes, mais le ciel très étoilé était assez lumineux pour qu’ils y voient quelque chose. Lambruscino avait l’agilité d’un chamois et semblait flotter dans les airs. Carlier, malgré son entrainement dans la police, était beaucoup moins sportif et agile, donc avait du mal à suivre son compagnon.

            Soudain il trébucha sur une racine et tomba dans un bruit qui sembla énorme dans le silence de la montagne. Visiblement, la police l’avait entendu car il entendit des cris et entendit des aboiements de chiens qui se rapprochaient. Carlier regarda devant lui et vit que Lambruscino avait disparu. Le salopard avait déguerpi ! Il était seul maintenant. Carlier se releva, laissa son sac à terre et se mit à courir plus vite qu’il n’avait jamais couru.

            La pente était de plus en plus raide et Carlier se sentait tomber à chaque pas qu’il faisait, mais il se rattrapait in extremis à chaque fois. Derrière lui, il entendait les aboiements des chiens qui se rapprochaient. Carlier avait peur des chiens. Ces bêtes l’avaient toujours effrayé et il savait que maintenant, elles n’hésiteraient pas à l’attaquer s’il se laissait rattraper. Carlier accéléra son allure, mais trébucha encore une fois et tomba. Il se releva et tendit l’oreille. Il n’y avait plus un bruit. Puis soudain une lumière puissante l’aveugla.

            « Ne bougez plus, monsieur, » fit une voix.

            Des mains le saisirent et l’obligèrent à se mettre à genoux. Puis une poigne ferme lui prit les poignets et lui passa les menottes. Carlier poussa un gémissement, mais celui qui semblait être le chef de ce commando le fit taire d’un coup de pied dans le ventre. Carlier s’étala à terre et n’émit plus un son. Il était perdu. Tout simplement.

            Marc Lambruscino avait observé la scène de loin. Il s’en voulait d’abandonner son frère ainsi, mais celui-ci serait beaucoup plus en sécurité dans un commissariat qu’en pleine nature avec des tueurs aux trousses. Il vit trois policiers empoigner Carlier et prendre avec lui le chemin qui redescendait jusqu’à Funchal. Lambruscino attendit de ne plus voir la lumière des lampes pour bouger de sa cachette. Il jeta un coup d’œil en direction de Funchal, poussa un soupir, et prit la route de la Ponta do Rosto. Tel le Seigneur deux mille ans avant, il marcherait seul dans le désert. Il sourit à cette pensée biblique, lui qui était si athée de cœur et d’esprit !

            Carlier arriva au poste de police vers 6h du matin sous bonne garde. Ses deux gorilles d’accompagnateurs ne l’avaient pas quitté d’une semelle durant tout le trajet. Il était harassé, sale et triste. Son frère l’avait abandonné. Il était seul au monde. Enfin il était tout de même policier, il allait pouvoir s’en sortir.

            Il entra avec son escorte dans le commissariat principal de Funchal et fut introduit dans une salle sombre et exiguë. Ses accompagnateurs le laissèrent seul un moment. Carlier regarda la pièce autour de lui. Il y avait l’habituelle glace sans tain et l’usuelle table vide devant laquelle trônait une chaise en bois.

            « Quel cliché ! » se dit Carlier, en sentant tout de même monter en lui une certaine inquiétude de se retrouver face à un Jack Bauer qui n’hésiterait pas à employer la manière forte.

            Carlier ne se départit toutefois pas de son masque de calme et s’assit, face à la glace qu’il supposait sans tain.

            Quelques minutes plus tard, il entendit le cliquetis de la serrure et la porte s’ouvrit sur un grand homme brun en uniforme. Celui-ci vint se planter de l’autre côté de la table devant Carlier.

            « Eh bien, monsieur Carlier, vous le jour où vous avez décidé de venir à Madère, vous auriez mieux fait de vous casser une jambe.

            -Ou de rater mon avion, c’est quand même moins douloureux…

            -Vous voulez jouer au malin, c’est ça ?

            -Je n’ai rien à faire ici, monsieur.

            -Le commissaire Castro ne serait pas de cet avis.

            -Felipe Castro est un traître, cria Carlier en se levant.

            -Felipe Castro est mort, répondit calmement l’homme en uniforme. Et d’après nos informations, le meurtrier se trouve être soit vous soit monsieur Lambruscino. Dans les deux cas, vous êtes mal, car si vous n’êtes pas le meurtrier, vous êtes complice du crime car vous ne vous êtes pas rendu aux autorités.

            -Mais Felipe Castro nous poursuivait…

            -FELIPE CASTRO EST MORT, hurla l’homme en uniforme. Voyez-vous, c’était un ami à moi. Très proche. Nous avons fait l’école de police ensemble.

            -Eh bien il avait quitté le droit chemin, on dirait, ironisa Carlier. Vous savez, dans Spider-Man, Peter Parker et Harry étaient amis avant que l’un ne devienne méchant et que…

            -TAISEZ-VOUS !!!!! »

            L’homme en uniforme s’était rué sur Carlier et l’avait saisi par le cou comme pour l’étrangler. Puis il sembla s’apercevoir de son erreur, regarda vers le miroir et lâcha Carlier.

            « Vous serez transféré à Lisbonne demain.

            -Je veux parler à mon consulat.

            -Non, monsieur Carlier. Vous êtes coupable de meurtre sur le sol portugais, et nos accords avec votre pays nous permettent de vous garder ici. Bonne soirée. »

            Et il quitta la pièce d’un pas rapide