Chapitre 9
Retour à la Ponta do Rosto (3 août 2009, 14h à Madère)
Le même jour, Pierre Bourieu arriva à la Ponta do Rosto vers 14h. Il avait découvert la statuette chez Lambruscino et avait déchiffré l’énigme. Le décès de Walsh, tué par Lambruscino alors qu’il essayait de l’arrêter, avait été un fâcheux contretemps, mais celui-ci avait été assez professionnel pour prévenir ses supérieurs de l’endroit où il se trouvait, et des indices qu’il avait rassemblés.
Mais l’arrestation de Lambruscino suite à cet assassinat obligeait Bourieu à accélérer le plan car il subsistait un risque que les autorités prennent Carlier et Lambruscino au sérieux et mettent l’opération en péril.
Il ne lui restait plus maintenant qu’à trouver rapidement la bonne grotte, la grotte décrite sut la statuette. Bourieu se rappelait par cœur de l’inscription sur l’objet en or :
« Ô mon ami, lors de ta longue quête, t’es-tu déjà demandé ce que le Seigneur pensait lorsqu’il marchait dans le désert ? N’aurait-il pas aimé trouver une roche dure où s’abriter du Soleil ? Serait-il alors allé au fond de cette grotte et y aurait-il trouvé de la vie ? Toi seul pourras savoir cela un jour. »
Il descendit près de la mer et regarda autour de lui. La falaise était très haute et était percée de nombreuses grottes. Laquelle était la bonne ? Il ne pourrait jamais toutes les visiter avant la coucher du Soleil. Il leva les yeux au ciel. Le Soleil était brûlant, mais Bourieu n’y prêtait pas attention. Toutes ses facultés étaient concentrées sur la recherche du trésor. Il se promena le long du bas de la falaise, essayant désespérément de trouver un indice qui le mettrait sur la piste de la bonne grotte. Il y passa deux heures, et fit plusieurs fois le tour de le pointe. Puis, désespéré, il s’assit sur une roche et leva les yeux au ciel. Il était au bas de la falaise et le soleil était presque caché par une immense roche. Roche ? Bourieu eut un sursaut et regarda plus attentivement. Une roche débordait de la falaise, et en-dessous de cette roche se trouvait l’entrée d’un tunnel. Bourieu se félicita et prit son téléphone. Il composa le numéro de Marcovi et lui demanda d’amener des hommes et du matériel d’escalade, puis il s’assit et attendit.
Rui Marcovi arriva avec ses hommes vers 19h et félicita Bourieu pour sa rapidité. Bourieu lui indiqua l’entrée de la grotte et commença à s’équiper pour la montée.
L’ascension vers la grotte fut longue et difficile. Tous les éléments semblaient se liguer contre Bourieu et ses hommes. Le vent leur battait la figure. Les vagues montaient assez haut pour venir fouetter la troupe et les laisser transis de froid. Finalement, au bout de 10 minutes qui leur semblèrent durer une heure, les hommes arrivèrent au niveau de la grotte. Ils prirent tous pied dedans et Bourieu sortit une lampe de poche de son sac. Il l’alluma et vit se dérouler devant lui un long couloir sombre et plein de toiles d’araignées. Il prit une longue inspiration et commença à avancer. La grotte était très longue. Bourieu et ses hommes marchèrent une bonne demi-heure avant d’arriver devant un mur de pierre. Des inscriptions en Espagnol étaient gravées dessus. Bourieu les déchiffra :
« Seul celui qui possède la Vraie Foi pourra passer. »
Bourieu s’assit en tailleur sur le sol. Impossible de dynamiter ce mur, toute la caverne s’effondrerait. Il lui fallait donc déchiffre l’énigme. Pourquoi fallait-il toujours que cela soit des trucs religieux ? Il n’y connaissait rien ! Puis soudain, il eut une illumination et repensa à une des scènes d’Indiana Jones et la dernière croisade où le héros doit simplement faire un pas normal pour franchir un ravin. Il poussa doucement sur le côté droit du mur, comme pour ouvrir une porte normale, et la pierre bougea pour lui laisser le passage. Il leva sa lampe de poche pour observer la pièce dans laquelle il était arrivé. Il tomba par terre d’émerveillement. Le trésor était là, devant lui. Un immense tas de pièces d’or se dressait devant lui, et s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres, tellement loin dans la caverne que Bourieu n’en voyait pas le bout. Et il y avait également…
Bourieu fut interrompu dans ses réflexions par le bruit d’un pistolet qu’on arme. Il se retourna et vit un des hommes de Marcovi qui le braquait. Bourieu cria.
Dehors, Rui Marcovi entendit trois coups de feu. Il sourit. Cela voulait dire que ses hommes avaient trouvé le trésor et liquidé Bourieu. Il pouvait à présent offrir à Madère son indépendance.