Chapitre 19
Préparation
Xavier, Eva, Sylvie, Quentin et Olivier passèrent toute la soirée à travailler sur des idées de plan. Le lendemain, Valérie alla travailler tôt au ministère. Elle rentra en début d’après-midi et les jeunes gens continuèrent d’élaborer leur plan. La présence de l’armée rendait tout compliqué, mais ils étaient déterminés à s’en sortir. Valérie suggéra à plusieurs reprises de faire intervenir son oncle, le ministre pour les aider, mais Xavier refusa systématiquement pour plusieurs raisons : d’abord ils n’avaient aucune preuve et ensuite ils ne savaient pas jusqu’où le complot s’étendait. Ils ne pouvaient donc compter que sur eux-mêmes. Et sur Valérie, ce qui présentait un bel avantage vu qu’elle travaillait au ministère. Elle s’était d’ailleurs arrangée pour avoir une invitation à la remise de Légion d’Honneur de ‘Xavier’.
Le lundi soir, tout le monde dans l’appartement de Valérie était épuisé. Sylvie fit des pâtes pour tout le monde et chacun alla dormir, après avoir regardé à la télé le déploiement des troupes sur Paris. Les forces en présence étaient impressionnantes. Xavier éteignit la télé avant que le journal ne démoralise tout le monde dans l’appartement. La journée du lendemain promettait d’être longue. Les invités allèrent se coucher au salon tandis que Valérie se dirigeait vers sa chambre. Mais vers 23h, elle entendit un léger toquement à sa porte. Elle l’ouvrit et vit Quentin qui se trouvait devant.
« Je peux vous parler ? demanda-t-il.
-A cette heure-ci ?
-Oui. Je peux ?
-Oui, entrez. »
Quentin entra et s’assit sur une chaise. Il avait l’air embarrassé. Finalement, il se décida à parler.
« Inutile de le nier, dit-il, je crois que je suis tombé amoureux de vous. Je n’y peux rien. Je ne veux pas vous embêter en cette veille de jour terrible, mais je voulais juste savoir si une fois que tout ça sera fini, je pourrai vous inviter au restaurant… »
Valérie fut touchée par la délicatesse et la gentillesse presque infantile de cette déclaration. Les mots sortirent de sa bouche, presque malgré elle.
« Bien sûr, dit-elle. Mais je dois dormir maintenant.
-Okay. A demain. »
Il sortit et déposa un baiser sur la joue de Valérie. Puis il lui sourit timidement et retourna vers le salon. En s’allongeant sur le divan, il se maudit de sa bêtise avant de repenser au visage heureux de Valérie. Peut-être n’était-elle pas indifférente… Il se tourna et sombra dans un sommeil sans rêves.
Plus tard dans la nuit, Xavier se réveilla. Il se dirigea vers la cuisine et se servit un verre d’eau. Sylvie arriva derrière lui.
« T’arrives pas à dormir ? demanda-t-elle.
-Non. Je sais pas si ça va marcher.
-Bah on n’a pas le choix.
-C’est ça qui m’effraie. Je suis pas sûr qu’on aie les épaules pour ça. Il vaudrait mieux aller voir la police et…
-Xav’ ! On est près du but. On ne va pas renoncer maintenant ! On a déjà fait le plus dur !
-Plus dur que de pénétrer dans la résidence du Président de la République, sans se faire choper par les militaires qui envahissent Paris ?
-Peut-être pas. Mais t’es pas seul. »
Elle se dirigea vers Xavier et l’étreignit.
« Allez courage frérot, » dit-elle.
Le lendemain matin, Valérie les réveilla à 6h.
« Il est temps de vous lever, dit-elle à la cantonade. On a un attentat à empêcher aujourd’hui.
-Merci de le rappeler, » grogna Olivier.
Valérie leur prépara un petit déjeuner solide et ensuite prépara ses invités. Elle coupa les cheveux d’Olivier et Quentin. Ceux-ci ne s’étaient pas rasés depuis un moment, donc ils commençaient déjà à être méconnaissables. Elle leur donna de vieilles lunettes de vue de son père à chacun et leur teint les cheveux en blond. Puis elle leur mit des lentilles de contact bleues. Ils étaient prêts. Il ne leur restait plus qu’à mettre deux costumes qui avaient appartenu à l’ex de Valérie. Et personne ne pourrait les reconnaître.
Puis elle s’occupa de Sylvie et Eva. Elle leur teint les cheveux en roux, puis fit un beau chignon montant à Eva et une tresse à Sylvie. Puis elle leur mit des lentilles de contact vertes, et chacune un faux nez. Les deux jeunes filles enfilèrent ensuite des jupes à Valérie et se regardèrent dans le miroir : le tout les rendait complètement méconnaissables.
Xavier regarda sa montre : il était 8h.
« Bien, dit-il, maintenant que tout le monde est prêt, Quentin, Olivier, Eva et Sylvie, vous partez en premier. Vous savez ce que vous avez à faire. Prenez les faux papiers et fausses autorisations que Valérie vous a faites. Et bonne chance.
-A tout à l’heure, » dit Eva.
Elle l’embrassa puis les quatre s’en allèrent. La grande opération de sauvetage du Président de la République avait commencé.
Pi se réveilla ce matin-là de très bonne humeur. Ce jour était l’aboutissement d’années de travail et de désir de vengeance refoulé. La France allait payer pour sa femme. Elle allait payer pour le mal qu’elle lui avait fait. Elle allait payer pour tout. Et personne ne pouvait empêcher cela.
Il était une fois en France – Annexes