Il était une fois en France – Livre 3 : au service de la nation (Aout – septembre 2006)

Chapitre 7
L'Angleterre


Pi composa le numéro de son employeur sur son téléphone, craignant la réaction de la voix sèche. La tonalité retentit, puis la voix décrocha.

« Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle.

-Ils sont arrivés en Angleterre. Ils on trouvé moyen de s’embarquer sur un ferry clandestinement. On a envoyé la police maritime fouiller le bateau, mais ils ont réussi à s’enfuir à bord de notre vedette. Et à l’heure qu’il est, ils ne doivent pas être loin de l’Angleterre.

-La police anglaise est sur le coup ?

-Oui, on est en train de les briefer.

-Envoyez Jack en Angleterre. Guislain va sûrement essayer de contacter sa sœur. Il faudra le cueillir à ce moment-là.

-D’accord. Je le mets dans l’Eurostar de 14h30. »

***

Ils étaient proches de la côte anglaise maintenant. Mais ils ne pouvaient pas aller dans un port, car la vedette devait être recherchée. Il fallait donc mouiller dans une petite crique. Mais avant d’arriver, les jeunes gens fouillèrent le bateau de fond en comble pour trouver de la nourriture et de l’argent. Ils trouvèrent 15 livres et 10 barres de céréales. Le policier n’avait que des euros sur lui. Xavier retourna vers lui et lui montra tout ce qu’ils avaient pris dans le bateau.

« Je vous rembourserai tout ça monsieur.

-Si ça te fait plaisir. »

Ils arrêtèrent le bateau dans une crique pas loin de Portsmouth et ils enfermèrent le policier dans sa cabine. Puis ils arrivèrent à terre dans le petit canot. Une fois sur le sol anglais, ils marchèrent 15 kilomètres vers l’intérieur des terres, puis ils montèrent la tente dans une forêt. La journée avait été longue. Avant de se coucher, ils firent un topo. Xavier avait récupéré une carte d’Angleterre sur la vedette.

« Bon, on est à 150km de Londres. On ne peut pas demander à Sylvie de nous rejoindre, car elle ne nous croira sûrement pas par téléphone. Elle croira plutôt les autorités. En plus, il y a un problème supplémentaire : toute la police anglaise doit être à notre recherche. Donc c’est pas très cool. Et on doit faire 150km à pied. Des suggestions ?

-On se sépare, dit Quentin.

-Pas con. De toute façon, ils recherchent quatre jeunes français, pas deux. Une idée pour rejoindre Londres ? Le train et la voiture sont exclus. Et le vélo je pense qu’on a eu notre dose.

-A pied ça fait long, dit Olivier.

-Ouais. Il reste l’auto-stop. Mais c’est un énorme risque, dit Xavier.

-Ou alors, intervint Quentin, on monte en douce sur des poids lourds dans une aire d’autoroute.

-Ca parait jouable, dit Xavier. On fait ça alors. Qui va avec qui ?

-Toi avec Eva et moi avec Olivier, dit Quentin.

-Banco. Et on se retrouve devant la pharmacie d’Oxford Street à 18h après demain. Heure anglaise, donc réglez vos montres. En attendant, on dort et on se sépare demain matin. Olivier, je prends le premier tour de garde avec toi. »

La nuit se passa tranquillement. Eva et Quentin vinrent relayer les deux autres à minuit. Puis tout le monde se leva à 8h.

« On se voit dans 34 heures alors, dit Xavier. Soyez prudents. Si vous voyez qu’on vous a repérés, vous vous barrez en courant sans vous retourner. Ne parlez pas français entre vous quand on peut vous entendre. Evitez les flics et prenez l’accent écossais. Je vous donne 8 livres. Il y en a 7 pour nous. Bonne chance les mecs.

-Sois prudent Xav’, dit Quentin.

-Faites gaffe, » dit Olivier.

Et ils partirent dans deux directions opposées. Xavier et Eva prirent la tente. L’objectif était de trouver une station service d’abord, d’où ils pourraient s’embarquer sur un camion.

Eva et Xavier marchèrent longtemps avant d’arriver à une aire de repos. Mais il n’y avait aucun poids lourd. Ils se cachèrent donc dans les toilettes de l’aire de repos et attendirent.

 Au bout d’une heure, une voiture de police arriva. La voiture s’arrêta et deux hommes en sortirent. Ils se dirigèrent vers les toilettes. Xavier repéra celui qui avait les clés du véhicule. Le premier policier rentra dans les toilettes pendant que celui qui avait les clés restait à l’extérieur. Xavier sortit de sa cachette et se dirigea vers le policier à l’extérieur ; Eva sur ses talons. Xavier saisit violemment le bras du policier à l’extérieur et l’entraîna à l’écart, puis avant que celui-ci ait pu réagir, il le plaqua contre un mur, lui prit son arme et la pointa sur lui.

« You’ve got three seconds. Gimme the fucking keys, dit Xavier.

-I know you. You’re the frenchman everyone’s looking for.

-Now that you found me, gimme the keys or I swear I will hurt you.

-They’re in my right jacket pocket.

-Prends les, Eva. Now, don’t scream, don’t say a word or I will shoot you, right?

-Understood. » (1)

Xavier et Eva coururent vers la voiture et la mirent en marche. Le deuxième policier sortit des toilettes, vit la situation et leur tira dessus. Xavier accéléra et la voiture partit en trombe. Il n’était pas habitué à conduire à gauche, mais la peur l’aidait à apprendre vite. Il y avait des impacts de balle sur la voiture. Il allait falloir l’abandonner assez vite. Mais ils avaient le temps de faire 50km sur les routes de campagne. Toujours ça de pris, se dit Xavier qui n’en revenait pas d’avoir réquisitionné un véhicule de police. J’espère que ça me sera pardonné, se dit-il. Mais il n’avait pas vraiment eu le choix.

***

Après avoir quitté Xavier et Eva, Quentin et Olivier avaient marché 5 kilomètres avant de trouver une station-service. Celle-ci n’était pas trop fréquentée, donc ils ne risquaient pas grand-chose. Puis ils virent un camion hollandais arriver. Le chauffeur n’avait sûrement pas écouté les infos, ni appris qu’il y avait des Français en fuite. Il fallait tenter le coup. Alors que le chauffeur hollandais faisait le plein de son camion, Quentin se dirigea vers lui et l’aborda en anglais.

« Excuse me, sir, lui dit Quentin.

-Yes ?

-I’m very sorry to bother you, but we are from Switzerland and we are trying to reach London. Unfortunatly, my car has been stolen from me, and I need to get to London as quick as possible for an exam. Would you mind giving us a ride?

-No problem at all.

-We can pay of course.

-You don’t need to. I’ll pay for the gas, and then we’ll head to London. I’ll drop you in the suburds. Will it be okay for you?

-That’s just great. » (2)

Le chauffeur alla régler l’essence, puis ils embarquèrent. Le chauffeur leur confia qu’il aimait prendre des auto-stoppeurs car cela égayait son voyage. De plus, il adorait la Suisse et avait toujours rêvé d’y aller. Et en grand fan de Queen, il savait qu’une statue de Freddie Mercury se trouvait à Montreux. Le voyage se passa donc dans une bonne humeur générale, et Quentin fut soulagé de noter qu’il n’y avait pas de radio dans le camion. Le chauffeur ne savait donc pas qu’il y avait des fugitifs dans le pays.

***

Xavier et Eva roulaient dans la campagne anglaise, à petite vitesse. Ils écoutaient la radio de la police et avaient entendu que l’alerte avait été donnée. Ils allaient devoir bientôt laisser la voiture quelque part. Mais alors qu’ils discutaient d’un endroit où la laisser, ils croisèrent une voiture de police. Celle-ci mit ses gyrophares et fit demi-tour rapidement. Elle se mit à poursuivre Xavier et Eva. Xavier accéléra et roula aussi vite que le permettait la petite route. Mais son poursuivant connaissait visiblement mieux le terrain que lui et commençait à les rattraper.

La voiture de police les rattrapa assez rapidement, et essayait maintenant de les dépasser pour leur faire une queue de poisson. Mais Xavier zigzaguait pour l’empêcher de le doubler. En désespoir de cause, son poursuivant commença à le percuter par l’arrière. Xavier sursauta, et Eva commença à paniquer.

« Fais quelque chose, cria-t-elle.

-J’y travaille, » répondit Xavier.

Il ne voulait pas tirer sur son poursuivant. Trop dangereux. Il fallait trouver un moyen de le semer.

Xavier ne slalomait plus assez vite. Son poursuivant trouva un créneau et commença à le dépasser. Xavier eut alors une idée. Il appuya sur le frein et serra le frein à main, tout en tournant le volant. La voiture de son poursuivant le dépassa donc, et Xavier avait rapidement fait demi-tour. Xavier redémarra en trombe et repartit en sens inverse. Il voyait dans son rétroviseur son poursuivant qui faisait demi-tour et repartait à sa poursuite.

« Je l’ai eu une fois comme ça, mais je ne l’aurai pas deux, dit Xavier.

-Attend, j’ai une idée. »

Eva enleva son sweater, s’enveloppa la main avec, et alla à l’arrière du véhicule. Elle donna un grand coup de poing dans la vitre arrière qui se brisa, et le verre tomba sur la route. Elle fit pareil avec les deux vitres arrière, puis elle rabattit la banquette arrière pour aller regarder dans le coffre. Elle y trouva une caisse à outils avec une boîte à clous. Elle la prit, l’ouvrit et la déversa sur la route à travers la fenêtre.

Les débris de verre avaient ralenti leur poursuivant, et les clous crevèrent un pneu de sa voiture. Xavier et Eva virent la voiture s’éloigner à l’horizon alors qu’ils avançaient.

« Bien joué Eva.

-J’ai vu trop de films. Mais il faut qu’on abandonne la voiture.

-Ouais. Encore quelques kilomètres, histoire de nous éloigner de ce type. »

Ils roulèrent encore cinq minutes, puis Xavier se rangea sur le bord de la route et ils abandonnèrent le véhicule. Ils récupérèrent leurs affaires et se mirent à marcher.

Ils marchèrent une vingtaine de kilomètres, se jetant dans le fossé dès qu’ils entendaient une voiture de police. Ils n’avaient fait que 70 kilomètres environ, donc ils n’étaient qu’à la moitié du chemin. Il leur fallait trouver une solution. Et rapidement.

***

Xavier et Eva roulaient dans la campagne anglaise, à petite vitesse. Ils écoutaient la radio de la police et avaient entendu que l’alerte avait été donnée. Ils allaient devoir bientôt laisser la voiture quelque part. Mais alors qu’ils discutaient d’un endroit où la laisser, ils croisèrent une voiture de police. Celle-ci mit ses gyrophares et fit demi-tour rapidement. Elle se mit à poursuivre Xavier et Eva. Xavier accéléra et roula aussi vite que le permettait la petite route. Mais son poursuivant connaissait visiblement mieux le terrain que lui et commençait à les rattraper.

La voiture de police les rattrapa assez rapidement, et essayait maintenant de les dépasser pour leur faire une queue de poisson. Mais Xavier zigzaguait pour l’empêcher de le doubler. En désespoir de cause, son poursuivant commença à le percuter par l’arrière. Xavier sursauta, et Eva commença à paniquer.

« Fais quelque chose, cria-t-elle.

-J’y travaille, » répondit Xavier.

Il ne voulait pas tirer sur son poursuivant. Trop dangereux. Il fallait trouver un moyen de le semer.

Xavier ne slalomait plus assez vite. Son poursuivant trouva un créneau et commença à le dépasser. Xavier eut alors une idée. Il appuya sur le frein et serra le frein à main, tout en tournant le volant. La voiture de son poursuivant le dépassa donc, et Xavier avait rapidement fait demi-tour. Xavier redémarra en trombe et repartit en sens inverse. Il voyait dans son rétroviseur son poursuivant qui faisait demi-tour et repartait à sa poursuite.

« Je l’ai eu une fois comme ça, mais je ne l’aurai pas deux, dit Xavier.

-Attend, j’ai une idée. »

Eva enleva son sweater, s’enveloppa la main avec, et alla à l’arrière du véhicule. Elle donna un grand coup de poing dans la vitre arrière qui se brisa, et le verre tomba sur la route. Elle fit pareil avec les deux vitres arrière, puis elle rabattit la banquette arrière pour aller regarder dans le coffre. Elle y trouva une caisse à outils avec une boîte à clous. Elle la prit, l’ouvrit et la déversa sur la route à travers la fenêtre.

Les débris de verre avaient ralenti leur poursuivant, et les clous crevèrent un pneu de sa voiture. Xavier et Eva virent la voiture s’éloigner à l’horizon alors qu’ils avançaient.

« Bien joué Eva.

-J’ai vu trop de films. Mais il faut qu’on abandonne la voiture.

-Ouais. Encore quelques kilomètres, histoire de nous éloigner de ce type. »

Ils roulèrent encore cinq minutes, puis Xavier se rangea sur le bord de la route et ils abandonnèrent le véhicule. Ils récupérèrent leurs affaires et se mirent à marcher.

Ils marchèrent une vingtaine de kilomètres, se jetant dans le fossé dès qu’ils entendaient une voiture de police. Ils n’avaient fait que 70 kilomètres environ, donc ils n’étaient qu’à la moitié du chemin. Il leur fallait trouver une solution. Et rapidement.

***

Le chauffeur hollandais déposa Quentin et Olivier dans la banlieue extérieure de Londres à 18h. Ils avaient eu des embouteillages sur la route. Les deux garçons le remercièrent chaleureusement et lui souhaitèrent bonne route. Puis ils se mirent en quête d’un endroit où passer la nuit. Il était hors de question de débarquer comme ça à l’appartement que Sylvie avait loué. C’était trop risqué. Ils ne pouvaient pas non plus dormir à l’hôtel. Ils avaient trop de risques d’être reconnus. Il leur faudrait donc passer la nuit dehors.

Ils marchèrent jusqu’à Hyde Park où ils arrivèrent vers 20h. Ils escaladèrent les grilles et rentrèrent clandestinement dans le parc. Ils se couchèrent à l’abri des arbres et Olivier dormir tandis que Quentin montait la garde pendant la première partie de la nuit.

***

Xavier et Eva arrivèrent à une station-service vers 22h. Ils se cachèrent dans les toilettes et attendirent. Vers minuit, un camion de bétail arriva. Le chauffeur se rendit aux toilettes et Xavier et Eva en profitèrent pour monter à l’arrière avec les moutons. Ils s’assirent l’un à côté de l’autre dans le camion et attendirent. Celui-ci repartit 30 minutes après. Ils seraient à Londres en quelques heures. Eva posa sa tête sur l’épaule de Xavier et s’endormit.

***

Jack avait repéré la pharmacie où travaillait Sylvie. Puis il avait suivi la jeune fille jusqu’à la chambre où elle dormait. Il ne lui restait plus qu’à trouver un hôtel. Il en trouva un près de Hyde Park. Le prix était assez élevé, mais il avait un crédit illimité par son patron. Il monta dans sa chambre et régla son réveil pour le lendemain matin à 5h. Il s’agissait de se réveiller tôt pour surveiller la jeune Guislain toute la journée.

***

Le camion ralentissait. Xavier prit le risque de se mettre debout et vit qu’ils étaient dans la banlieue extérieure de Londres. Ils attendirent que le camion s’arrête à un feu rouge et en profitèrent pour descendre. Ils marchèrent jusqu’à Saint James Park et y rentrèrent. Ils s’effondrèrent tous les deux sur le sol et s’endormirent. Ils avaient réussi. Ils étaient à Londres.




Il était une fois en France – Annexes


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