Il était une fois en France – Livre 3 : au service de la nation (Aout – septembre 2006)

Chapitre 8
Londres


Olivier réveilla Quentin vers 6h. Ils ne pouvaient pas rester plus longtemps. Ils se dirigèrent donc vers la sortie du par cet escaladèrent la grille. Une nuit de repos leur avait fait du bien. Mais ils commençaient à avoir faim. Ils se dirigèrent donc vers l’hôtel le plus proche pour essayer de voir s’ils pourraient acheter à manger.

            Mais, alors qu’ils arrivaient devant l’entrée, un homme sortit et s’arrêta en les voyant, tétanisé. Olivier et Quentin levèrent les yeux vers lui et sursautèrent. C’était Jack.

            Les deux garçons réfléchirent à peine, ils se mirent à courir vers le parc. Jack les poursuivait en criant :

            « Help ! These are the French criminals ! Call the police!  » (3)

            Olivier et Quentin arrivèrent à la grille et l’escaladèrent encore une fois. Au loin, ils entendaient des sirènes de police, et Jack gagnait du terrain. Ils se laissèrent tomber sur le sol de l’autre côté de la grille et coururent à toutes jambes. Olivier regardait régulièrement par-dessus son épaule et voyait que Jack gagnait du terrain. Les deux jeunes gens étaient fatigués, alors que Jack était en pleine forme et avait dormi dans un vrai lit. Puis ils entendirent un coup de feu. Olivier et Quentin s’arrêtèrent net. C’était Jack qui avait tiré en l’air.

            « Fini de jouer maintenant, dit Jack en se rapprochant d’eux. Je vous explique comment ça va se passer. Je vais vous mettre une balle dans le ventre à chacun, et je vais attendre la police et lui dire que c’était de la légitime défense.

            -Elle ne vous croira pas, dit Quentin.

            -Oh que si ! Voyez-vous, j’ai une carte des services secrets qui fera très bien l’affaire. »

            Olivier essayait d’évaluer la situation, chose difficile à faire lorsque l’on a un révolver braqué sur soi. Il se dit que sa seule chance de survie était de faire parler Jack et d’attendre la police.

            « Pourquoi avoir mis Jean Rousseau à la place de Xavier, demanda Olivier, alors que votre organisation est morte ?

            -A votre avis ?

            -Je ne sais pas.

            -Eh bien je ne vous le dirai pas alors. Tout ce que je peux vous dire, c’est que Guislain ne voudra plus jamais récupérer son identité après ce que Jean va faire. »

            Olivier ne comprenait plus rien. Tout ceci n’avait aucun sens. Il n’y avait aucun objectif défini. C’était irrationnel. Mais il voyait que Jack était tellement enthousiasmé par son projet qu’il baissait sa garde.

            Tout fut très rapide. Olivier attendit que Jack soit assez près, et lui envoya un coup de pied dans le ventre, puis il ramassa son révolver et se mit à courir. Quentin le suivit et Olivier lui cria :

            « Il faut qu’on se rende aux flics, c’est notre seule chance pour l’instant ! »

            Olivier regarda derrière lui et vit que Jack ne les suivait plus. Ils arrivèrent à la grille et virent une voiture de police et un policier qui les braquait. Olivier lâcha le révolver de Jack et mis les mains en l’air. Quentin l’imita.

            Le policier cria :

            « Don’t move !  » (4)

            Olivier et Quentin n’avaient de toute manière pas l’intention de bouger. Au loin, ils virent Jack qui les regardait d’un air noir. Ils avaient réussi à lui échapper. Pour l’instant.

            Un autre policier arriva et leur passa les menottes. Puis il les fit embarquer dans la voiture pour les emmener au commissariat central.

***

Jack était troublé. Les jeunes avaient été très forts de se rendre. Mais il était encore plus troublé par le fait qu’il n’y en avait que deux. Où étaient donc Guislain et la fille Dugas ? S’étaient-ils fait prendre ? Avaient-ils déjà pris contact avec la fille Guislain ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir : il fallait interroger la fille. Il fallait l’enlever et lui poser quelques questions. Ce n’était pas prévu au programme, mais son employeur approuverait. Il avait donné le feu vert pour tout faire pour que Guislain ne rentre jamais en contact avec sa sœur. Il fallait donc tout faire pour empêcher cela.

***

Xavier et Eva se réveillèrent vers 9h. Le parc n’allait pas tarder à ouvrir, donc ils se dépêchèrent de ranger leurs affaires. Ils se cachèrent ensuite dans un bosquet pour patienter la journée. Puis ils avaient l’intention de partir vers 16h pour être à 18h sur Oxford Street. Ils continuèrent donc à se reposer calmement à l’ombre, en regardant les familles anglaises qui amenaient leurs enfants à l’école.

***

Quentin et Olivier arrivèrent au commissariat central de Londres vers 10h. On les amena dans une petite pièce peu éclairée où ils devaient être interrogés. Ils avaient demandé à parler au haut commissaire le plus vite car ils voulaient clamer leur innocence. Mais ils savaient bien que la police anglaise contacterait la police française et qu’ils n’auraient pas beaucoup de temps pour s’expliquer.

            Un homme d’un certain âge, au front dégarni et à l’air sévère entra dans la pièce.

            « We know who you are, dit-il, we’ve just called the French police, they should be here in less than two hours. Now, what did you want to tell me?

            -We are innocent, sir, dit Quentin, we didn’t help Mr Rousseau to escape. And the man the police is looking for is Xavier Guislain, not Jean Rousseau. They are making a mistake.

            -You have to believe us, sir, dit Olivier.

            -Ah, very clever, dit le commissaire, but how can you prove what you are telling me ?

            -We can’t, dit Quentin, but we wouldn’t have surrendered if we weren’t innocent.

            -But maybe you wanted us to believe you were, dit le commissaire.

            -We’re not that clever, dit Quentin.

            -Certainly not,  » renchérit Olivier. (5)

            Le commissaire s’assit sur une des petites chaises et fit signe aux deux jeunes gens de faire de même. Quentin et Olivier s’exécutèrent.

            « Now, dit le commissaire, what else did you want to tell me ?

            -You have to believe us, dit Olivier. Ask Sylvie Guislain to come. She will certainly recognize her own brother. If you do that, we will tell you when and where we are supposed to meet Xavier in London.

            -But her sister recognized the guy in Paris as her brother, dit le commissaire, do you think she made a mistake?

            -I think she has been  threatened, dit Olivier, that’s why we don’t have much time. Call Sylvie Guislain. You have nothing to loose.  » (6)

            Le commissaire était visiblement ébranlé dans ses convictions. Il se leva et se tourna vers le mur, pensif. Puis il se retourna vers les garçons.

            « Then let’s call her,  »  dit-il. (7)

***

Sylvie Guislain sortit de la pharmacie pour aller s’acheter un sandwich au magasin du coin. Il était midi : une bonne heure pour manger. Son stage lui plaisait beaucoup. Elle apprenait beaucoup au point de vue technique et au point de vue de la maîtrise de la langue anglaise. Et puis son patron était un jeune homme si mignon. Mais si timide… Elle était elle-même timide, donc elle n’avait pas encore osé l’approcher. Mais un jour peut-être…

Un homme l’aborda dans la rue.

« Pardonnez-moi mademoiselle, dit-il en français, vous êtes Française, n’est-ce pas ? »

Sylvie releva la tête et vit qu’il s’agissait de Jack. Elle fit mine de s’enfuir, mais Jack lui prit le bras et le serra fort.

« Vous me faites mal, dit-elle. Arrêtez ça ou je crie.

-Si vous criez, je fais exécuter votre sœur, dit Jack calmement.

-Mais lâchez-moi, vous me faites mal.

-Non, je ne vous lâcherai que quand on sera à votre appartement. »

Jack la poussa dans une rue moins fréquentée et la plaqua contre un mur.

« Vous avez deux options, dit-il, soit vous me suivez calmement et je laisserai peut-être vivre votre sœur, soit vous vous débattez, et j’ordonne qu’elle soit exécutée.

-Vous voulez quoi ? »

Jack ignora sa question et resserra sa prise sur elle.

« Vous êtes au courant que Jean Rousseau s’est évadé ?

-Oui, ma sœur m’a prévenue. Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans ?

-A-t-il tenté de rentrer en contact avec vous ?

-Non, pourquoi aurait-il… »

Et là Sylvie comprit. Jean Rousseau avait encore remplacé Xavier. Et Jack était là pour éviter que Xavier, qui avait toute la police à ses trousses, ne prenne contact. Pour éviter que la vérité n’éclate.

« Vous avez fait ça ????

-Ca dépend de ce que vous entendez par là. Mais maintenant que vous le savez, je vais devoir vous tuer. Mais pas avant qu’il ait pris contact avec vous. »

Il la poussa devant lui et ils se dirigèrent vers l’appartement de Sylvie.

***

Le commissaire principal du commissariat central de Londres raccrocha violemment le téléphone. Sylvie Guislain n’était ni chez elle, ni à la pharmacie où il travaillait. Il se dirigea vers la salle d’interrogatoire pour en faire part à Quentin et Olivier, mais un homme en costume noir accompagné de deux policiers français l’aborda.

« Monsieur Smith ? demanda l’homme en noir au commissaire.

-Yes ? répondit le commissaire.

-We are from the french secret Service, dit l’homme en noir en montrant sa carte de service, we are here to pick up Quentin Riaz and Olivier Durand.

-Okay. But there is something you should be aware of: they keep saying they are innocent and that the man in Paris is not Xavier Guislain.

-We know that. Xavier Guislain-the real one, the one in Paris-warned us they would try to convince you it was a mistake.

-But there is something else: I can’t get in touch with Guislain’s sister. I hope she’s not in trouble. I hope nothing happened to her, because according to you, Jean Rousseau is still on the run. So she is in danger.

-Yes, she might. But I think there is nothing to worry about. Anyway if it makes you more comfortable, we will go to her place on our way to the train station.

-I would appreciate that.  » (8)

L’homme en noir lui tendit la main. Le commissaire la serra et donna des ordres pour que Quentin et Olivier soient mis sous la responsabilité des services Français. Une demi-heure après, les deux jeunes gens, enchaînés, entraient dans le fourgon de la police française, direction la gare de Waterloo.

***

Sylvie Guislain ouvrit la porte de son appartement. Elle ouvrit la porte et Jack la poussa à l’intérieur. Il claqua la porte derrière lui et ordonna à Sylvie de s’installer sur le canapé. Jack ferma les volets de toutes les fenêtres et mit le verrou sur la porte. Puis il se dirigea vers Sylvie. Celle-ci était assise sur le canapé, droite et raide, le regard ferme et dur.

« Pourquoi faites-vous cela ? demanda-t-elle.

-Vous ne le savez pas ? Vous êtes aussi bête que vos amis alors.

-Je ne savais même pas que Jean Rousseau avait remplacé Xavier ! Je ne savais pas que vous vous étiez évadé ! Et je ne comprends rien à tout cela.

-De toute façon, je vais vous tuer, donc autant vous le dire. Pour commencer, savez-vous que la remise de légion d’honneur de votre frère est avancée. Elle est prévue pour dans une semaine, à l’Elysée. Par le Président lui-même. Vous voyez où je veux en venir ?

-J’ai peur de comprendre.

-C’est que vous avez compris alors : nous allons faire assassiner le Président de la République par Jean Rousseau lors de cette remise de médaille. »




Il était une fois en France – Annexes


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